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LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON Julian Schnabel Adapter le roman éponyme sur grand écran était un exercice périlleux. Mais il a été réussi. Tout d’abord parce que l’adaptation d’un livre est toujours épineuse et, dans ce cas bien précis, parce que l’autobiographie de Jean-Dominique Bauby est dure, très dure. Après un grave accident vasculaire et un coma profond, Bauby se retrouve complètement paralysé. Ses fonctions motrices sont atteintes : il a besoin d’assistance pour bouger et même pour respirer. Seul un œil bouge. Et c’est cet œil qui va lui permettre de rester en contact avec le monde qui l’entoure. Grâce à cet œil, il clignera pour dire oui ou non, et pour sélectionner les lettres de l’alphabet. C’est ainsi que, jour après jour, il écrira des mots, des phrases et enfin ce livre témoignage, le récit de sa propre existence. Récompensé plusieurs fois, ce film est un hommage bouleversant à cet homme exceptionnel, interprété par un Mathieu Almaric hors du commun. Un film impeccable, sans aucun pathos. À voir absolument. 3:10 TO YUMA James Mangold Et hop, un nouveau remake ! Cinquante ans après le film initial, James Mangold a décidé de rendre hommage au western initialement réalisé par Delmer Daves. La production des westerns est plutôt pauvre à Hollywood, mais Mangold a eu envie de tenter le coup. Pari difficile que de s’attaquer au genre de John Wayne, surtout de nos jours. 3 :10 to Yuma n’est pas le meilleur de sa catégorie, mais il se laisse voir, surtout si on aime le style brute épaisse de Russell Crowe. Le film suit les pas de Ben Wade, un criminel qui s’attaque à des diligences avec sa bande. Un jour, il se fait capturer. Mais le problème, c’est qu’il faut accompagner le dangereux bandit jusqu’à Contention City d’où part le train de 3 :10 à destination de Yuma… Un seul homme accepte, sachant quand même que la bande de Wade va tout tenter pour le délivrer. INTERVIEW Steve Buscemi Enfin, on entend parler de Sienna Miller ailleurs que dans les pages pipole et autrement qu’en sosie de Kate Moss. Elle retrouve son métier de départ et elle y entre par la grande porte. Le film aurait dû initialement être réalisé par Theo van Gogh. Le cinéaste néerlandais projetait de faire le remake en anglais de son propre film. Assassiné par un fanatique religieux, c’est Steve Buscemi qui le remplacera au pied levé. Interview est un huis clos comme on les aime. Le face-à-face Buscemi/Miller est impressionnant et même si on décroche parfois, l’intrigue nous tient en haleine tout au long du film. Pierre Peters est journaliste politique. Et même s’il est brillant, sa carrière est un peu en berne. Son rédacteur en chef lui annonce qu’il doit interviewer Katya, une jeune actrice, héroïne de sitcom. Lui se fout royalement si elle est au sommet de sa gloire… et, en plus, elle arrive en retard. Pourtant la discussion va durer des heures.