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Actualités - CHRONOLOGIE

Sang pour sang hémoglobine LES SORTIES DE LA SEMAINE

There Will Be Blood, de Paul Thomas Anderson Avec Daniel Day-Lewis et Paul Dano. L’histoire raconte le destin mouvementé de Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis), venu s’installer avec son fils dans une petite ville de l’Ouest américain, appelée Little Boston. Ayant appris que le pétrole coule à flots dans cette région, cet homme au profil hors du commun décide de convaincre les habitants de lui vendre leurs terrains afin d’extraire cet or noir. Lorsque Plainview réalise qu’il n’a pas les coudées franches et que ses projets sont contrecarrés par la population locale et par un pasteur pas très convenable (Paul Dano), c’est le sang qui va couler et non le pétrole. Adapté librement du roman d’Upton Sinclair, Oil, et se déroulant à la même époque que le bouquin (entre 1897 et 1927), There Will Be Blood est loin d’être un western à proprement dit. C’est une œuvre tragique qui croque le portrait féroce du XXIe siècle. Abordant les thèmes du rêve américain, des conflits d’intérêts, des liens familiaux ainsi que de la religion, sans être un récit politique, le film est grinçant et violent. Après Boogie Nights et Magnolia, Paul Thomas Anderson signe encore une fois un film brillant, magistral, considéré comme un des meilleurs des dernières décennies. Toujours en allégorie, mais différent pourtant des œuvres précédentes, s’agissant de la technique des destins entrecroisés instaurée par Altman, le film se réfère aux grands classiques américains comme Citizen Kane ou encore Cape Fear, qui sondent et explorent la haine et les vicissitudes humaines. Les personnages de Anderson sont des caractères mus par l’aigreur, la cupidité et l’envie. Si le personnage du pasteur rappelle Tom Cruise dans Magnolia, Daniel Day-Lewis (honoré par les Oscars pour son rôle) est unique en son genre. Mi-bête, mi-homme, sa haine de l’humain va croître jusqu’au climax final. À souligner deux scènes anthologiques : celle du début où il règne un silence mortel durant plus de quinze minutes et celle de la fin où la violence atteint son paroxysme, ainsi que la musique de Johnny Greenwood (guitariste de Radiohead) à la fois classique et expérimentale. Même si ce film (nominé aux Oscars) n’a pas reçu la statuette, il demeurera certainement comme un grand classique du cinéma américain. CinemaCity, Empire Dunes/Sodeco PLANÈTE ZOUK/ABRAJ Sweeney Todd, de Tim Burton Avec Johnny Depp, Helena Bonham Carter et Alan Rickman. Autant le dire tout de suite. Que ceux qui n’aiment pas la vision des lames acérées dans un film évitent d’aller voir Sweeney Todd. À éviter également pour ceux qui n’apprécient pas la vue du sang qui coule à flots ou encore les films chantés. Ces trois catégories de spectateurs ne pourront pas apprécier le grand art de Tim Burton car c’en est un. Depuis Edward Scisorhands à Charlie et la chocolaterie, en passant par Ed Wood ou Sleepy Hollow, Tim Burton (qu’on croirait anglais) ne cesse, en compagnie de son comédien fétiche Johnny Depp, véritable acteur caméléon (on ne le répétera pas assez), d’explorer les horizons d’un univers différent. Mi-gothique, mi-gore et souvent teinté de surréalisme à la Fellini, son art s’est enrichi d’un nouveau caractère, l’âme sœur à Depp et sa compagne à lui dans la vie. À trois, ils repoussent les limites du macabre, du morbide et du glauque dans un enchantement ahurissant. Dans Sweeney Todd, tourné dans le cadre de l’Angleterre victorienne sur fond d’un Londres insalubre et malsain, le barbier Todd revient à Fleet Street après un long emprisonnement injuste pour apprendre que sa femme adorée s’est donné la mort après avoir été violentée par le juge (Alan Rickman) qui a pris aussi sa petite fille sous sa tutelle. Avant de se venger du malfrat, il va devoir aiguiser ses lames sur les cous d’autres citoyens, tout en faisant profiter sa compagne dans le « business ». Mais là, on vous laisse la surprise pour que vous voyez de quelle façon. Monstrueux Johnny Depp ? Comte de Monte-Cristo démoniaque ? Certes, surtout avec ce rictus qui ne le quitte pas tout au long du film. Mais aussi magnifique dans une de ses meilleures interprétations. Par ailleurs, Tim Burton affirme qu’il ne faut surtout pas regarder ce film comme un musical, car ce n’en est pas un. D’ailleurs, le passage du dialogue aux chansons est tellement naturel que le spectateur n’a pas le temps de saisir la césure. Décoiffant, non ? Grand Cinemas ABC, Grand Concorde, CinemaCity, Espace, Empire Galaxy Prévisions de la semaine prochaine : – No Country for Old Men, d’Ethan et Joel Coen, avec Javier Bardem et Tommy Lee Jones.
There Will Be Blood,
de Paul Thomas Anderson

Avec Daniel Day-Lewis et Paul Dano.
L’histoire raconte le destin mouvementé de Daniel Plainview (Daniel Day-Lewis), venu s’installer avec son fils dans une petite ville de l’Ouest américain, appelée Little Boston. Ayant appris que le pétrole coule à flots dans cette région, cet homme au profil hors du commun...