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Société - Des intolérances alimentaires rendent les jeunes hyperactifs Un régime donne une nouvelle saveur à la vie des enfants hyperactifs

Rita ne parvient pas à retenir ses larmes en se rappelant les moments d’inquiétude et d’incompréhension face au comportement de son fils hyperactif, un souvenir désormais lointain grâce à un régime alimentaire qui a métamorphosé l’enfant. « J’ai vu qu’il avait un problème dès qu’il a commencé à manger des aliments solides quand il était bébé. C’était comme si la nourriture l’épuisait », raconte Rita, 50 ans, en décrivant le comportement tour à tour passif et hyperactif de son fils Christoffer. Christoffer est aujourd’hui un adolescent de 14 ans au développement normal. Il fait partie d’un groupe de 23 jeunes souffrant d’hyperactivité soumis en 1996-1997 à un régime alimentaire sans lait et suivis depuis lors par une petite équipe d’éducateurs et chercheurs de Stavanger, dans le sud-ouest de la Norvège. Cette équipe tente de vérifier la théorie du scientifique norvégien Karl Ludvig Reichelt selon laquelle un dysfonctionnement du métabolisme empêche la désagrégation de certaines protéines (dont la caséine, présente dans le lait) et peut causer des problèmes mentaux tel que le trouble de déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH). « L’un des enfants, avec qui je travaille, a commencé le régime mercredi et ses parents ont dit avoir vu une très grande amélioration de son comportement dès le week-end », raconte Magne Noedland, l’un des éducateurs spécialisés à l’initiative du projet à Stavanger. Les 23 enfants, âgés de 4 à 11 ans au début de l’étude, étaient tous soupçonnés de TDAH et leurs urines contenaient des quantités anormales de peptides. Selon Reichelt, l’accumulation de peptides est un indicateur que l’enzyme nécessaire pour désagréger certaines protéines est inhibée ou inexistante, et peut avoir l’effet d’opium sur le cerveau. De nombreuses études ont montré un lien entre des cas d’autisme ou de schizophrénie et la non-désagrégation de protéines, et de plus en plus d’études indiquent que certains cas de TDAH sont liés à ce problème digestif. Ces théories sont cependant accueillies avec scepticisme par de nombreux médecins qui préconisent les médicaments pour traiter l’hyperactivité. Aucune étude n’a montré quelle proportion d’enfants hyperactifs souffre d’intolérance à certaines protéines. Tous les enfants du projet de Stavanger ont suivi un régime sans caséine la première année, et les résultats ont été extrêmement positifs, selon M. Noedland. Certains ont depuis arrêté le régime, mais après huit ans, six continuent d’éviter scrupuleusement le lait et parfois le gluten, présent dans de nombreuses céréales. « Nous voyons une nette différence entre ceux qui ont arrêté et ceux qui continuent le régime », affirme M. Noedland. « Voir ces enfants incapables d’apprendre quoi que ce soit puis devenir réceptifs du jour au lendemain, pour une enseignante, c’est quelque chose de merveilleux », raconte Kristine Fosse, une éducatrice impliquée dans le projet. L’un des jeunes a avoir persévéré, Sigbjoern, affirme que le moindre faux pas dans son alimentation affecte ses prestations à l’école. « Je le vois tout de suite quand j’ai mangé quelque chose que je ne devais pas manger. J’ai beaucoup de mal à me concentrer », raconte le garçon de 17 ans. Considéré comme un enfant hyperactif à problèmes et au développement retardé lorsqu’il était en maternelle, Sigbjoern est aujourd’hui l’un des meilleurs élèves de sa classe. Des centaines d’enfants norvégiens souffrant de TDAH ont commencé à suivre ces dernières années un régime sans lait, mais, selon Mme Fosse, les médecins n’informent pas suffisamment les parents de cette option. « En tant que parent, ne voudriez-vous pas au moins essayer de changer le régime alimentaire de votre enfant avant de lui donner des médicaments ? » demande Grete, la mère de Sigbjoern.
Rita ne parvient pas à retenir ses larmes en se rappelant les moments d’inquiétude et d’incompréhension face au comportement de son fils hyperactif, un souvenir désormais lointain grâce à un régime alimentaire qui a métamorphosé l’enfant.
« J’ai vu qu’il avait un problème dès qu’il a commencé à manger des aliments solides quand il était bébé. C’était...