Pour leur préparer des lendemains qui chantent Raymond NAHAS

Une terrible grippe me retenant à la maison depuis cinq jours, je reçois la visite de ma petite-fille, Yasmina, 7 ans, qui vient voir son vieux Nono malade. Ma femme en profite pour aller faire quelques courses et me confie l’enfant après maintes recommandations. Je me remémore, en voyant ma petite-fille, ces beaux vers de Victor Hugo : « Il est si beau l’enfant avec son doux sourire, sa bonne douce foi, sa voix qui veut tout dire », et je me demande avec anxiété quel avenir nous réservons dans ce petit pays à nos petits-enfants, qui seront les citoyens du Liban de demain. Je regarde la télévision et laisse la petite s’amuser à côté de moi, quand soudain passe sur l’écran cheikh Kassem et son doigt vengeur. « Comme il est méchant ce monsieur, tourne vite le canal, Nono, car tu vas être de nouveau malade. » Les yeux innocents ne savent pas mentir et tant de haine chez un seul homme effraye souvent petits et grands. Il a fallu plus de dix minutes pour faire oublier à l’enfant cette vision d’un de nos leaders libanais qui veulent assumer l’avenir du Liban de demain. Messieurs les politiciens excités, à quelque bord que vous apparteniez, calmez vos ardeurs et pensez que même des enfants s’arrêtent quelquefois devant vos visages congestionnés et pathétiques. Prenez exemple sur Wi’am Wahab : il dit calmement tellement d’énormités avec son regard candide… À tous les parents du Liban, je dis : « Évitez devant vos enfants les discours politiques, si vous voulez préserver leur bonne humeur et les pousser à croire encore en ce pays qui s’appelait il n’y a pas bien longtemps le pays de la coexistence pacifique. » Article paru le mardi 26 février 2008