« La loge » de Renoir au cœur d’une exposition débutant à Londres

Un musée de Londres propriétaire de La loge, chef-d’œuvre du peintre impressionniste Pierre-Auguste Renoir, présente à partir de jeudi une exposition consacrée à la représentation de cet espace, véritable vitrine de la société et propice au voyeurisme. La galerie Courtauld, située à Somerset House (centre de Londres), offre jusqu’au 25 mai l’exposition « Renoir au théâtre : regard sur La loge », où se côtoient pour la première fois plusieurs œuvres de Renoir sur ce thème, ainsi que des tableaux et gravures de magazine d’artistes contemporains du peintre. La loge est l’une des principales contributions de Renoir à la première exposition d’art impressionniste de 1874. Elle avait fait l’objet d’une attention considérable à l’époque, asseyant la réputation du jeune Renoir, et est considérée aujourd’hui comme une œuvre majeure de l’art impressionniste. Jusqu’alors, La loge était surtout utilisée par les revues satiriques, tel Le charivari, pour donner un cadre à des caricatures illustrant les relations sociales ou les mœurs légères. Espace privé tout en étant public, La loge de théâtre est devenue après le tableau de Renoir un lieu permettant aux peintres de représenter l’excitation et l’évolution de la mode dans la société parisienne qui découvrait les premiers grands magasins. Fort de son succès, le peintre français avait réalisé la même année une petite version de La loge qui est pour la première fois présentée aux côtés de l’original. La galerie présente plusieurs autres toiles de Renoir sur ce thème comme La petite loge, Au théâtre et Au concert. Plusieurs tableaux de l’Américaine Mary Cassatt figurent également dans l’exposition. Dans la loge (1878) représente une femme portant le deuil en train d’observer discrètement la salle avec ses jumelles tandis qu’elle est elle-même observée à la jumelle par un homme depuis une autre loge. Alors que les scènes sont souvent réalisées de face, Mary Cassatt a représenté sa Femme avec un collier de perles dans une loge (1879) tournant le dos à la salle. Un pastel d’Edgar Degas, Étude de loge au théâtre (1880), avait fait sensation à la 3e exposition impressionniste en 1880. Tout en restant un espace apprécié des caricaturistes, La loge a ensuite gagné ses lettres de noblesse pour devenir un écrin de présentation de nouvelles toilettes dans les lithographies des magazines de mode. Plusieurs planches d’Anaïs Toudouze publiées dans La mode illustrée ont été rassemblées par la galerie.