COLLECTION CROISIÈRE Gucci se la joue Jacky

Pas encore le printemps, pas tout à fait la fin de l’hiver. D’impatience, on consulte les brochures des voyagistes où les destinations solaires vous font la danse du ventre. Les maisons de couture ont compris depuis longtemps l’impression « rien à se mettre » qui afflige cette période. Les « cruise collections » sont destinées à remplir ce creux, cet entre-deux en quête de charme, cette non-saison en mal de vacances. Dans les années soixante, on agrémentait les robes de manteaux assortis, on faisait la part belle au bleu marine qui jouait les bleus de fin d’hiver avant les turquoises de l’été. Les collections croisières étaient le luxe des jet-setteuses, une garde-robe éphémère à porter le jour sur les ponts des bateaux, le soir au bal du capitaine. Elles gardent encore leur cachet « sport-chic » inspiré d’icônes comme Jacky Onassis, la princesse Margareth ou Grace de Monaco. Chaque année, des maisons comme Gucci, Céline ou Dior sortent de leurs cartons cette collection transitoire qui annonce les folies de l’été tout en gardant la sobriété de l’hiver. Grand air et aisance du mouvement tracent les lignes directrices de ces créations. Ce printemps, on trouvera chez Gucci un hommage vibrant aux années soixante, dans une palette rouge-blanc-noir, avec des pantalons fuseaux, des paletots ceinturés aux imprimés graphiques, des jupes amples dont la longueur s’arrête au-dessus du genoux, des robes-burnous à poches, resserrées à mi-cuisses. Le tout joue les imprimés marins, tantôt des lignes « bougées » comme vues à travers l’eau, tantôt des taches fauves empruntées aux coquillages et tantôt des coraux stylisés. Des effets graphiques spectaculaires qui n’auraient pas déplu à l’égérie des collections « demi-saison », Jacky O. herself !