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Ali Fayyad : Le Hezbollah ne vise pas à un changement de régime, mais à une amélioration des relations interlibanaises

En dépit des accusations lancées contre le Hezbollah auquel l’on impute la volonté de vouloir modifier les règles du jeu prévues dans les accords de Taëf, le parti chiite persiste et signe : « Nous n’aspirons en aucun cas à remettre en cause l’esprit de la Constitution ou les principes fondamentaux sur lesquels elle repose », affirme le directeur du centre d’études et membre du bureau politique du Hezbollah, Ali Fayyad. « Nous restons attachés à toutes les clauses relatives au pacte national, à l’entente et à la coexistence », insiste le chercheur. M. Fayyad souligne toutefois que « rien n’empêche les Libanais de s’entendre pour mettre en application certaines clauses relatives aux réformes prévues, aux questions administratives et à l’organisation des institutions publiques », laissant entendre qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire. Le responsable, qui cite les propos du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, au sujet du Texte fondamental, insiste sur le principe sacro-saint « de l’entente entre l’ensemble des parties libanaises » qui, dit-il, « est une condition sine qua non à toute éventuelle amélioration ou modification de certaines clauses administratives ou organisationnelles prévues à Taëf ». Rejoignant certaines voix – notamment au sein du 14 Mars – qui ont réclamé « l’application de la Constitution avant même de parler d’un nouveau pacte », M. Fayyad relève l’importance de certaines clauses qui, à ce jour, n’ont jamais été prises en considération par les équipes qui se sont succédé au pouvoir depuis 1990. Le chercheur insiste notamment sur trois projets de réformes majeurs prévus par les accords de Taëf, à savoir « l’abolition du confessionnalisme politique – un objectif national essentiel qui exige pour sa réalisation une action programmée par étapes, mission qui incombe au Parlement, chargé de mettre sur pied une instance nationale ad hoc », précise le texte. « Certes, reconnaît le chercheur, la réalité du terrain n’est peut-être pas propice à ce projet, dont la réalisation est aujourd’hui encore plus difficile que dans les années 90, mais rien n’empêche de commencer et d’établir un plan de travail qui contribuerait indiscutablement à réduire l’hégémonie des communautés. Encore une fois, l’abolition du confessionnalisme politique ne peut se faire sur base du principe d’un vainqueur et d’un vaincu, encore moins sur celui de l’équilibre des forces, mais dans le cadre d’un projet d’entente interlibanaise. » Autres réformes requises par la Constitution, la décentralisation administrative, « un chantier d’autant plus important qu’il est directement lié au développement économique et social », relève M. Fayyad, et enfin, des élections qui puissent assurer une « représentation équitable et fidèle de la mosaïque sociale » sur base d’une nouvelle loi électorale, car, estime le chercheur, « tous les régimes électoraux qui ont été précédemment adoptés ne répondent pas à cet objectif ». « Nous n’avons jamais été satisfaits des lois électorales et nous l’avons exprimé à maintes reprises, d’autant que nous étions parmi ceux qui ont longtemps défendu le système de la proportionnelle », dit-il. Le besoin de réforme se révèle notamment au plan de l’indépendance du pouvoir judiciaire qui est encore loin d’être acquise, note le responsable, d’autant que le Conseil constitutionnel prévu par les accords de Taëf a été aboli de manière presque arbitraire, reconnaît le responsable chiite. Enfin, mais non des moins importantes, la fameuse requête du « tiers de garantie » ou « tiers de blocage » – selon que l’on adopte le point de vue de l’opposition ou de la majorité – et bien entendu, de la revendication d’un gouvernement d’union nationale prévu notamment par le « pacte de coexistence » énoncé dans le préambule. M. Fayyad précise toutefois que le Hezbollah et ses alliés ne sollicitent en aucun cas « un changement de régime politique, mais une amélioration qualitative des modes de relations entretenues entre les Libanais ». « Lorsque nous réclamons un gouvernement d’union nationale et le tiers de garantie, nous parlons d’une règle à long terme qui s’appliquera alternativement à toute opposition quels que soient les partis qui la composent », dit-il avant de rappeler que tous les gouvernements qui se sont succédé avaient adopté le principe du tiers de participation. Bref, conclut le chercheur, cette demande n’est rien d’autre qu’une « recherche d’un certain équilibre politique au sein de l’Exécutif dont l’objectif premier est de régler les contentieux ou les crises au sein du pouvoir, et non dans les rues ».
En dépit des accusations lancées contre le Hezbollah auquel l’on impute la volonté de vouloir modifier les règles du jeu prévues dans les accords de Taëf, le parti chiite persiste et signe : « Nous n’aspirons en aucun cas à remettre en cause l’esprit de la Constitution ou les principes fondamentaux sur lesquels elle repose », affirme le directeur du centre d’études...