La détermination de l’Iran a « mis à genoux » les grandes puissances, affirme le président de la République islamique Pour Ahmadinejad, Israël est un « sale microbe » et un « animal sauvage »

Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, s’est lancé hier dans une nouvelle diatribe contre Israël, qualifié de « sale microbe » et d’« animal sauvage », alors que l’État hébreu ne cesse de mettre en garde contre les dangers d’un Iran nucléaire. «Les puissances mondiales ont créé un sale microbe noir appelé le régime sioniste et l’ont lâché comme un animal sauvage contre les nations de la région », a-t-il dit, lors d’un discours à Bandar Abbas (Sud) retransmis à la télévision. Le président ultraconservateur iranien, élu en 2005, est coutumier des déclarations provocatrices envers l’État hébreu, dont il a prédit l’élimination. M. Ahmadinejad a également accusé les grandes puissances d’armer Israël avec des milliards de dollars dans le but de créer un « épouvantail » destiné à faire peur aux pays de la région et à les dominer. Moghniyé, pur et pieux Cette déclaration intervient une semaine après l’assassinat à Damas d’Imad Moghniyé, un haut dirigeant du Hezbollah présenté par l’Iran comme un grand martyr assassiné par Israël. L’État hébreu a nié toute implication, mais n’a pas caché sa satisfaction après la mort de Moghniyé. « Ils assassinent des hommes purs et pieux et célèbrent ensuite leur action, comme cela s’est passé avec ce fils du Liban qui a résisté face à l’agression sauvage des sionistes et brisé leurs cornes », a déclaré le président Ahmadinejad. Les États-Unis accusent l’Iran, principal allié de la Syrie dans la région, d’armer et de financer le Hezbollah, alors que Téhéran affirme que son soutien à ce mouvement chiite est politique non militaire. Dans son discours, le président Ahmadinejad a d’autre part répété que l’Iran ne renoncerait pas à son programme nucléaire, alors qu’Israël estime que Téhéran cherche à fabriquer l’arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil et pourrait menacer son existence. « Les grandes puissances doivent savoir que la nation iranienne considère l’énergie nucléaire comme un droit inaliénable et n’acceptera jamais de nouvelles lois cruelles », a déclaré M. Ahmadinejad. La détermination de l’Iran à poursuivre son programme nucléaire controversé a « mis à genoux » les grandes puissances, a-t-il ajouté. L’Iran refuse de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium malgré deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU lui imposant des sanctions et la possibilité de l’adoption d’une troisième résolution. Mais malgré les pressions, l’Iran semble poursuivre et même accélérer son programme d’enrichissement d’uranium. « Jusqu’au bout, le slogan du peuple sera le même : l’énergie nucléaire est notre droit le plus absolu », a déclaré M. Ahmadinejad dans son discours hier. « Si vous commencez un nouveau jeu (...) vous devrez faire face à ce même peuple », a-t-il ajouté à l’adresse des grandes puissances. Les inspecteurs de l’AIEA « sont venus, ont examiné nos activités, préparé un rapport et déclaré que toutes nos activités sont légales, conformes aux règles et qu’il n’y a pas la moindre déviation » vers un but militaire, a affirmé le président iranien. Le secrétaire général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohammad el-Baradei, doit rendre public dans les prochains jours un nouveau rapport sur le programme nucléaire de l’Iran et la coopération entre Téhéran et l’AIEA. M. Ahmadinejad a conseillé aux grandes puissances d’accepter « les conclusions du rapport (...) pour sortir de l’impasse ».