Rechercher
Rechercher

Actualités

Cyclisme - La justice espagnole cherche à cibler le Dr Fuentes et non les coureurs Relancée, l’affaire Puerto ne fait que commencer

La réouverture de l’affaire Puerto décidée la veille par un tribunal de Madrid pourrait permettre aux autorités sportives de faire la lumière sur des faits de dopage, de cyclistes ou autres, et de prendre les sanctions disciplinaires qui s’imposent, si la justice espagnole joue le jeu. Depuis le début du scandale, au printemps 2006, seuls quatre coureurs sur les 58 noms cités ont en effet été suspendus par leur fédération – les Italiens Basso, Scarponi et Caruso, et l’Allemand Jaksche. D’autres, comme Jan Ullrich, Joseba Beloki ou Roberto Heras, ont été poussés vers la sortie. Beaucoup enfin n’ont plus d’équipe, ou alors de niveau inférieur. Ou encore, à l’image du vainqueur du Tour de France 2007 Alberto Contador (par ailleurs non invité à défendre son titre cette année), souffre d’une image écornée. En aucun cas la justice sportive n’est massivement passée. Le juge espagnol a en effet d’abord interdit aux fédérations sportives d’utiliser à des fins disciplinaires les éléments figurant dans les 6 000 pages du dossier transmis aux parties civiles – Union cycliste internationale, Agence mondiale antidopage, notamment. Ensuite, s’est posé l’obstacle technique de l’accès aux preuves « uniques », comme les poches de sang qui auraient pu, via la comparaison des ADN, confondre les coupables. Seule la justice allemande a pu le faire, avec succès, dans le cas de l’instruction contre Jan Ullrich. Échantillon de poudre rouge Ce sont ces preuves qui sont désormais l’objet des convoitises. L’AMA souhaite ainsi obtenir certaines poches de sang, voire des échantillons de la mystérieuse poudre rouge trouvée chez Fuentes et évoquée dans le rapport de la Guardia civil. Avec la réouverture du dossier, « les parties civiles vont pouvoir demander des mesures d’instruction complémentaires comme de nouvelles perquisitions ou l’étude approfondie des bandes d’écoute ou des disques durs retrouvés chez le Dr Fuentes », personnage central du réseau de dopage sanguin, a indiqué ainsi le directeur juridique de l’AMA Olivier Niggli. « Il y a beaucoup d’éléments dans le dossier, poursuit-il. Mais il nous manque souvent la dernière pièce du puzzle. Sur Valverde par exemple, il nous faudrait une analyse ADN de la poche de sang qui lui est attribuée » via le code Piti, du nom de son chien. Une référence canine qui a déjà causé la perte d’Ivan Basso. « On n’en aura pas besoin forcément. Un compte-rendu d’écoute téléphonique pourrait être une preuve tangible. » Puerto s’internationalise Dans tous les cas, il faudra compter avec la coopération d’une justice espagnole qui aborde l’affaire avec une toute autre perspective : celle d’un potentiel délit du Dr Fuentes envers la loi sur la santé publique. Mais le dossier Puerto s’est internationalisé et son enterrement pur et simple pourrait se voir compliqué par l’acharnement de juridictions plus mordantes que celle de Madrid. Le redémarrage de l’instruction pourrait ainsi donner des ailes au très entreprenant procureur du Comité olympique italien Ettore Torri qui, utilisant la subtilité d’une loi nationale, souhaite désormais entendre et pourquoi pas sanctionner des coureurs nommément mis en cause, tel Valverde ou Contador. Idem pour le parquet allemand qui instruit toujours le cas Ullrich. Enfin, le réexamen des documents devrait permettre de répondre (définitivement ?) à la question récurrente qui se pose depuis deux ans : les cyclistes avaient-ils l’exclusivité des « soins » du Dr Fuentes ? Les trois juges espagnols qui ont donc décidé de la reprise de l’instruction du dossier Puerto ont basé leur décision sur une possible infraction du Dr Fuentes à la loi sur le médicament et non sur les violations des règlements antidopage prétendument commises par des cyclistes. « La justice espagnole cherche à savoir s’il y a plus de preuves contre Fuentes, pas contre des athlètes », expliquait récemment le directeur juridique de l’Agence mondiale antidopage Olivier Niggli.
La réouverture de l’affaire Puerto décidée la veille par un tribunal de Madrid pourrait permettre aux autorités sportives de faire la lumière sur des faits de dopage, de cyclistes ou autres, et de prendre les sanctions disciplinaires qui s’imposent, si la justice espagnole joue le jeu.
Depuis le début du scandale, au printemps 2006, seuls quatre coureurs sur les 58 noms...