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Actualités - OPINION

Le discours du président Gemayel m’a ému

Français, engagé volontaire dans les Kataëb, j’ai combattu de janvier à avril 1976 dans les environs de cette place des Martyrs (ex-« Canons », mais le nouveau nom lui sied mieux) où a eu lieu jeudi 14 février le rassemblement magnifique à la mémoire de Rafic Hariri et de tous les martyrs tombés en héros pour l’indépendance du Liban. Je suis fier de cette foule. Je suis fier d’avoir risqué ma vie, à vingt et un ans, pour vous. Et je suis si heureux que les ennemis d’hier soient devenus les meilleurs des amis, des frères unis pour leur pays. Je me souviens d’avoir reçu Walid Joumblatt au Figaro, en 1980. En ce temps-là, je ne l’aimais pas trop. Aujourd’hui, je relis deux fois chacun de ses discours et, particulièrement, celui de ce jeudi 14 février 2008. Car Walid Joumblatt a raison. Vous n’avez pas le choix : il n’y a pas de liberté pour celui qui refuse de combattre. Mais comme je vous envie d’avoir à livrer un tel combat, qui vous fait tous si grands! Un homme n’a pas souvent dans sa vie la garantie d’être dans la vérité. Aujourd’hui, pour vous, aucune erreur n’est possible : vous êtes la justice, la démocratie, la liberté, ils sont au service de la tyrannie, de la face obscure des choses, de la haine, de la bêtise et de l’envie aussi, le plus honteux des sentiments pour un chrétien ! Depuis cinq ans, depuis Tokyo où j’habite aujourd’hui et d’où je suis jour après jour, grâce à lorient-lejour.com, le combat de la révolution du Cèdre, j’ai pleuré à chaque fois que les barbares, les nuls au service de nuls, assassinaient ces gens magnifiques. J’ai connu Gebran à Paris, dans les années 80, quand j’écrivais pour le Nahar arabe et international « La fiche militaire ». Quel jeune homme merveilleux, plein d’enthousiasme, d’énergie, de foi il était déjà ! Foi dans le Liban. Foi dans son métier. Foi dans la vie, tout simplement. À l’opposé de ceux qui professent que la mort est plus belle que la vie. Ils croient exalter le Créateur : ils L’insultent ! Le Créateur leur a-t-il donné la vie pour qu’ils la dénigrent ? Pour qu’ils exaltent son contraire ? Ils croient se rapprocher de Lui, mais ils méprisent Ses dons ! Je regrette tant de n’avoir pas connu le député Gebran Tuéni ! Je croyais avoir le temps de le revoir. J’aurais aimé connaître aussi Pierre Gemayel, dont le père, un matin de juin 1976, m’a conduit, en armes, dans la montagne, à Oyoun el-Simane. Perdre un fils, aussi brillant de surcroît, quelle cruauté! Cheikh Amine, je partage sincèrement votre peine. Les barbares ne se trompent pas sur un point : c’est à l’élite du Liban qu’ils s’attaquent, aux meilleurs de ses fils. Mais leur arithmétique de la mort est fausse. C’est normal : ils sont nuls. Car chaque jour, il naît au Liban un nouveau Gebran Tuéni, un futur Bachir, un futur Pierre Gemayel. Les assassins, leurs commanditaires et leur complice ont tort : le Liban libre et démocratique gagnera et eux finiront là d’où ils sont sortis : du trou noir, du néant sale et malodorant des poubelles de l’histoire. Vive le Liban ! Ne faiblissez pas, vous gagnerez ! Emmanuel PEZÉ
Français, engagé volontaire dans les Kataëb, j’ai combattu de janvier à avril 1976 dans les environs de cette place des Martyrs (ex-« Canons », mais le nouveau nom lui sied mieux) où a eu lieu jeudi 14 février le rassemblement magnifique à la mémoire de Rafic Hariri et de tous les martyrs tombés en héros pour l’indépendance du Liban.
Je suis fier de cette foule. Je...