Mieux vaut en rire

En lisant votre journal ce matin, comme à l’accoutumée, j’ai réalisé combien le monde va mal : l’économie américaine sur la pente descendante, les Bourses cahoteuses, les scandales bancaires et les crises financières, l’inflation européenne, les matières premières dont les prix flambent, les guerres et les émeutes en Afrique, les tentatives (pas toujours déjouées) d’attentat, les ouragans aux USA... et j’en passe... Quant à nous, dans notre République lilliputienne, biscornue et pleine de contradictions, mais néanmoins sujette aux convoitises, nous sommes passés maîtres dans l’art de l’imbroglio. Notre feuilleton aux épisodes multiples et interminables va-t-il trouver son dénouement un jour? Si Tolstoï était encore en vie, peut-être aurait-il pu déceler pour nous cette paix après ces guerres ? Ce n’est plus la peine de réciter de nouveau la litanie de tous nos maux et d’égrener la liste exhaustive des séquelles de nos crises et dissensions, nous sommes même démotivés, las, désabusés. Il est clair et évident que nous ne sommes qu’un pion sur l’échiquier des grands de ce monde. Mais même la partie d’échecs la plus longue a une fin. Alors damons-leur le pion et pensons avant tout libanais. Sauvons ce qui peut être encore sauvé. Les dégâts sont immenses et les métastases galopent, mais le remède miracle existe et nous seuls en détenons le secret : une once de libanisme, deux onces d’impartialité et quelques grammes de patriotisme. Je voudrais aussi rendre hommage à l’humour parfois cinglant de votre confrère Gaby Nasr, qui réussit à nous faire sourire et même rire aux éclats en tournant en dérision la situation et nos politiques, qui, en fait, sont si pathétiques. Comme dirait le dicton : Mieux vaut en rire plutôt que d’en pleurer. Gracy FARROUHA