Défense - Rice dénonce les menaces voilées de Moscou envers Kiev L’Ukraine n’autorisera pas de bases de l’OTAN sur son sol

L’Ukraine, qui souhaite adhérer à l’OTAN, est prête à adopter une loi interdisant l’implantation de bases de l’Alliance sur son sol, a annoncé le président ukrainien Viktor Iouchtchenko cité hier par l’agence russe RIA. « Si des bases militaires inquiètent la partie russe, alors l’Ukraine ne recherchera jamais cela (...). Nous sommes prêts à l’inscrire dans la Constitution », a dit M. Iouchtchenko lors d’une rencontre avec des membres de la communauté ukrainienne à Moscou. Au cours de discussions mardi avec son homologue ukrainien, le président russe Vladimir Poutine avait prévenu que la Russie pourrait être contrainte de pointer ses missiles vers l’Ukraine si cette dernière rejoignait l’OTAN. « Dire, même penser que la Russie, en réponse, pointera (...) ses missiles sur l’Ukraine, cela fait peur », a affirmé le président russe, dans des propos ambigus pouvant signifier une menace. La Constitution ukrainienne interdit déjà la présence de bases militaires étrangères sur son sol, à l’exception du port ukrainien de Sébastopol, où la Russie loue une base pour sa flotte en mer Noire. L’Ukraine a déposé sa candidature pour intégrer le « Plan d’action pour l’adhésion à l’OTAN », premier pas vers une adhésion pleine et entière. Les membres de l’Alliance doivent débattre de cette candidature lors d’un sommet prévu en avril. De son côté, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a jugé hier les menaces voilées de la Russie à l’encontre de l’Ukraine « répréhensibles » et « inacceptables », devant une commission du Congrès. Mme Rice a prévenu que les propos de M. Poutine risquaient d’affecter les relations russo-américaines. Cette rhétorique « ne sert pas une relation qui a, en fait, des aspects positifs », a-t-elle indiqué, citant notamment la coopération avec la Russie sur les dossiers nucléaires iranien et nord-coréen. La secrétaire d’État a affirmé que la Russie n’avait pas les moyens d’empêcher l’OTAN de se déployer en Ukraine. « L’Administration est convaincue que l’OTAN fera ce qu’elle doit faire en tant qu’Alliance », a-t-elle déclaré. « La Russie n’a pas de droit de veto. »