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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN - Monica Yunus, Karl Sollak et l’Orchestre symphonique national libanais pour la soirée inaugurale Dans la joie et sans frontières…

Pari tenu, pari gagné : donner de la joie, grâce à la musique, au public du Festival al-Bustan qui vient d’ouvrir toutes grandes ses portes. C’est devant un public sélect que la cantatrice Monica Yunus, accompagnée du maestro viennois Karl Sollak qui dirige l’Orchestre symphonique national libanais, au meilleur de sa forme sous sa vigilante houlette, a offert un programme tout en teintes gaies et pastel parlant d’amour, de rêves heureux, de liberté, de volonté de vivre… Dans un panaché d’arias bel cantistes, modernes, classiques et romantiques, et un bouquet d’ouvertures célèbres, les musiciens sur scène ont fait miroiter toute la foisonnante magie d’un voyage sonore aux multiples facettes. Un voyage toutefois bien sage, sans éclat particulier ou virtuosité fracassante…Un voyage pour grand public avec, pour tout horizon, l’ambition de plaire et de divertir… Dans un menu groupant les pages de Bizet, Gounod, Mozart, Mascagni, Verdi, Wagner, Offenbach, Rogers et Hammerstein, Merrill, Johann Strauss et Gershwin, les mélodies, fluides, sinueuses, rythmées, délicieusement rangées sous le label d’un esprit pétillant alliant charme et bonne humeur, ont coulé comme une insaisissable rivière aux flots tranquillement scintillants… Ouverture orchestrale, bien entendu, avec l’hymne national libanais immédiatement suivi des premières mesures chaloupées de l’Ouverture ensoleillée et sensuelle de l’indomptable Carmen de Bizet. Arrive sur scène Monica Yunus, les cheveux noirs dénoués, dans une somptueuse robe longue tout en voile couleur violet épiscopal, rehaussée d’une large ceinture aux pierreries et brillants étincelants sous les feux de la rampe. Superbe mélodie de Gounod, tirée de Roméo et Juliette, magnifiant en tons exaltés et doux les intermittences du cœur pour un rêve de vie où le bonheur est possible, accessible. On s’arrête aussi sur l’air de la grande coquette Nanette de Verdi (Falstaff). Mélodie suave pour un chant modulé avec un esprit délicieusement impertinent. Dans ses intonations, son énoncé, son phrasé à l’irrévérence calculée. Et se termine la première partie du programme avec l’ouverture, souriante et détendue, des Maîtres chanteurs de Nuremberg de Richard Wagner, dédiée à Myrna Boustani, désignée par maestro Sollak comme « l’ange du Festival al-Bustan ». Wagner dans une narration lumineuse, hommage au travail bien fait, loin des places d’ombre et des philtres fatals de Tristan… Après l’intervalle, place à la musique d’Offenbach avec l’Ouverture d’Orphée aux enfers. Folie et tornade « offenbachiennes » pour une trépidante bacchanale tout en humour, légèreté et insondable frivolité… Une vague de fraîcheur traverse la salle avec ce « french-cancan » aux retombées endiablées, aux notes toutes en dentelles parfumées volant et virevoltant dans l’espace… Plus modernes et moins connus du public, avec une possibilité de mieux révéler le talent vocal de la cantatrice, sont les deux opus de Rogers et Hammerstein et Bob Merril. Une fois de plus, envolée tout en notes bleues, vagues démontées et rythmes fous avec l’Ouverture de La Chauve-Souris de Johan Strauss. Que vient compléter ce rire perlé et contagieux d’Adèle dans sa ritournelle, d’une époustouflante et ravissante espièglerie. Peut-être le meilleur de Monica Yunus sur scène, surtout avec la chute où sa voix s’élève au plus haut des notes perchées comme une étoile palpitant au firmament… Pour conclure, le merveilleux, célèbre et incontournable Summertime (tiré de Porgy and Bess) de Gershwin…Toute la tendresse et toute l’émotion du monde dans ces champs de coton et ces rivières où frétillent les poissons, visités par une voix aux vibratos brusquement intenses… Tonnerre d’applaudissements pour cette joyeuse virée d’une farfelue randonnée sans frontières… En bis, une polka tout en pizzicati, une véritable friandise « viennoise » de Johann et Jospeh Strauss ! La note d’orgue est accordée à Monica Yunus qui chatouille la corde sensible de l’auditoire en terminant son tour de chant avec O mio babbino caro de Puccini. Une cantatrice qui rend hommage à son père, récompensé du prix Nobel de la paix, oui on connaît l’histoire, la circonstance et le moment, certes touchants, mais suffisamment exploités par la presse à sensation… Mais l’air de Puccini, d’une grande beauté, est immortel et source d’émotion et, sans aucun doute ni conteste, touche l’ouïe et le cœur… Edgar DAVIDIAN
Pari tenu, pari gagné : donner de la joie, grâce à la musique, au public du Festival al-Bustan qui vient d’ouvrir toutes grandes ses portes. C’est devant un public sélect que la cantatrice Monica Yunus, accompagnée du maestro viennois Karl Sollak qui dirige l’Orchestre symphonique national libanais, au meilleur de sa forme sous sa vigilante houlette, a offert un programme...