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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL AL-BUSTAN - Ce soir, soirée inaugurale * Un chant qui dispense la joie avec Monica Yunus

Est-ce difficile de se faire un prénom quand on a un père auréolé d’un prix Nobel de la paix ? Pas tant que cela quand la générosité du cœur et la force du talent sont omniprésents… En 2006, la planète entière découvrait avec émotion les microcrédits de Mohammad Yunus, économiste bangladais courant au secours et proposant l’aide financière aux plus démunis. Notamment des femmes les plus pauvres, qui remboursaient leur dû à pas de fourmis laborieuses… Plus émouvant encore aura été Monica Yunus, la fille du fondateur de la Grameen Bank, lorsqu’elle a chanté la célèbre aria O mio babbino caro (Ô mon cher père…) de Puccini à son père… Incroyable pouvoir de l’art lyrique, même aux circonstances les plus graves et les plus solennelles ! Aujourd’hui, Monica Yunus, cantatrice confirmée, détentrice du prix de la Grande compétition d’Opéra de Floride ainsi que bien d’autres consécrations de l’art du bel canto (entre autres, le concours Lotte Lenya, le Sullivan Foundation Award et Lee Schaenen Foundation Award), est présente à Beit Méry. Présente avec un joli bouquet d’arias du répertoire lyrique pour la soirée inaugurale du Festival al-Bustan, version 2008. Elle sera accompagnée par l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette du maestro viennois Karl Sollak. Entre branle-bas des grandes premières et préparatifs enfiévrés en coulisses, une rencontre presque à la sauvette, dans les salons inondés de lumière de l’hôtel al-Bustan, pour recueillir quelques propos d’une soprane qui avoue, en toute simplicité et un sourire désarmant : « Je souhaite surtout que mon chant soit une source de joie. » Née à Chittagong (au Bangladesh) en 1977, de mère russe et de père bangladais, Monica Yunus a grandi au New Jersey (USA) où elle a obtenu ses diplômes supérieurs de la prestigieuse Julliard School de New York. Cheveux noirs de jais et lisses, regard noisette, teint bistre, sourire charmeur, silhouette gracile, avec une grande spontanéité, la jeune cantatrice déclare tout de go : « Non je n’ai pas choisi la musique, mais c’est la musique qui m’a choisie ! J’ai toujours aimé chanter, surtout les Christmas Carols quand j’étais petite… et c’est ma mère qui fut la première à détecter ma voix ! Et puis je me suis faufilée dans le chœur d’enfants du Metropolitan Opera et c’est là que j’ai chanté, entre autres, le Werther de Massenet. Mon premier grand rôle sous les feux de la rampe a été celui de la comtesse Olga, tiré de Fedora d’Umberto Giordano. C’était très “ fun” et “exciting” (ponctués de petits rires perlés !) de camper un personnage de comtesse, mais aussi dont le caractère et la personnalité m’amusaient…. Et puis je fus Noria dans l’opera-bouffe Don Pasquale de Donizetti. Mes “leadings” rôles ? En fait, je ne les ai jamais comptés ! Pour les plus importants, je crois que le chiffre se résumerait à quinze… Oui j’ai une prédilection pour les personnages comiques. Quoique j’aimerai beaucoup chanter Lucia di Lammermoor… Mais c’est à voir tout cela… Par ailleurs, interpréter la Gilda, fille de Rigoletto de Verdi, fut ma première expérience de mourante sur scène…. Entre le tragique et le comique, il est bien difficile de trancher, mais de toute façon je choisis toujours la musique qui révèle une histoire et non les caractères des personnages… » Petite pause, juste pour sourire de cette réflexion de Gilda mourante sur scène, et reprise avec les élans de la vie par cette superbe matinée où le soleil de février est radieux. « Non, je n’ai pas eu le temps de visiter le Liban, enchaîne la jeune cantatrice, mais j’espère bien y faire une bonne tournée touristique… D’autant que c’est mon premier voyage au Proche-Orient et notamment au Liban. Mes impressions sont limitées pour le moment car je viens d’arriver, mais je trouve les gens chaleureux et accueillants, et c’est si ensoleillé… Je suis très heureuse d’être ici et, en plus, honorée d’inaugurer ce festival. La musique est un langage universel qui groupe l’humanité. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde. Chanter, pour moi, c’est surtout donner de la joie… » Edgar DAVIDIAN * Monica Yunus, accompagnée par l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette du maestro viennois Karl Sollak, se produira aujourd’hui et demain au Bustan.
Est-ce difficile de se faire un prénom quand on a un père auréolé d’un prix Nobel de la paix ? Pas tant que cela quand la générosité du cœur et la force du talent sont omniprésents… En 2006, la planète entière découvrait avec émotion les microcrédits de Mohammad Yunus, économiste bangladais courant au secours et proposant l’aide financière aux plus démunis....