C’est probablement à lui que saint Jean-Chrysostome, patriarche de Constantinople, écrivait de son exil de Cucuse, en 405, en l’appelant son « maître » et en...
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Célébration aujourd’hui de la Saint-Maron Quel sens donner à la maronité et au maronitisme ?
Par BTEICHE Simon , le 09 février 2008 à 00h00
Vers la fin du IVe et au commencement du Ve siècle vivait près de la ville de Cyr, sur le versant occidental de l’Amanus, un pieux solitaire nommé Maron, dont l’historien Théodoret a retracé les vertus admirables.
C’est probablement à lui que saint Jean-Chrysostome, patriarche de Constantinople, écrivait de son exil de Cucuse, en 405, en l’appelant son « maître » et en demandant pour lui ses prières ferventes.
Saint Maron mourut avant 425.
Son corps fut dérobé par des fidèles du diocèse d’Apamée, qui bâtirent une église et un couvent pour y déposer ses restes. Ce couvent, dit de Saint-Maron, s’élevait entre Emèse et Apamée, sur la rive droite de l’Oronte. Il joua un grand rôle dans les discussions théologiques qui agitèrent la Syrie au VIe siècle. Ses moines furent, en effet, constamment à la tête des catholiques pour défendre la foi contre les monophysites ou jacobites de Syrie.
Saint Maron appartenait à la liturgie syriaque antiochéenne, dont les prémices remontent au passage à Antioche de saint Pierre, allant à Rome.
On dit que la relique de sa tête fut amenée au Liban par le premier patriarche maronite, saint Jean-Maron, et déposée dans l’église de Kfarhay (caza de Batroun).
Il paraît que cette relique fut prise, durant les croisades, en Italie et exposée dans la cathédrale de Foligno, et fut replacée dernièrement à Kfarhay.
L’Église maronite, qui avait pris naissance en Syrie, vint, petit à petit, vers le Liban où elle trouva ce qu’elle cherchait : la liberté de sa foi, de sa propre juridiction et la possibilité, pour elle, de vivre en conformité avec la foi reçue, celle qui doit rester en union avec Rome, capitale de l’Église.
Elle n’a eu d’existence officielle que deux cents ans après la mort de saint Maron.
La maronité est un ensemble de qualité et de caractéristiques.
D’abord, c’est un monachisme d’un peuple tout entier qui se veut à Dieu plutôt qu’au monde, toujours prêt à sacrifier son bien-être à la dignité de vivre amplement sa foi.
Ce monachisme est un modèle de fidélité constante envers Dieu, Rome et ses amitiés dans le monde, dont rien ne peut le séparer.
Ensuite, la maronité, tout en étant libanaise, restera universelle. Tout Libanais sincère, en n’importe quelle partie du monde, reste libanais tout en proclamant sa fidélité à la nationalité du pays d’accueil.
Maronitisme signifie, d’abord, romanisme. Ensuite, une situation politique du Liban qui a toujours été sur les ambivalences.
Maronitisme ne peut signifier arabisme alors que, pourtant, il n’y a point eu d’essor, en littérature arabe ou en politique des pays arabes, sans le concours précieux des écrivains libanais maronites et leurs grands hommes politiques.
On aura beau dire : on ne peut faire œuvre utile pour les autres en se dépouillant de son soi, mais en l’ajoutant si nécessaire à l’autre, pour que l’autre et soi fassent, tous deux, la plénitude du service et de l’altruisme constructeur.
Saint Maron, d’origine syrienne, est le patron du Liban, de la communauté maronite et de toute chrétienté qui veut le rester, tout en servant ceux qui n’y appartiennent pas.
En effet, saint Maron, qui fut homme d’unité dans sa vie, dans sa foi et dans son action, a créé chez nous un courant d’esprit qui, à travers les siècles, a largement débordé la communauté et touché tous les habitants du Liban où dix-sept communautés religieuses vivent ensemble, choisissant quotidiennement leur bien commun.
Père Simon BTEICHE
Vers la fin du IVe et au commencement du Ve siècle vivait près de la ville de Cyr, sur le versant occidental de l’Amanus, un pieux solitaire nommé Maron, dont l’historien Théodoret a retracé les vertus admirables.
C’est probablement à lui que saint Jean-Chrysostome, patriarche de Constantinople, écrivait de son exil de Cucuse, en 405, en l’appelant son « maître » et en...
C’est probablement à lui que saint Jean-Chrysostome, patriarche de Constantinople, écrivait de son exil de Cucuse, en 405, en l’appelant son « maître » et en...
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