Ski - Mondiaux 2008 de biathlon ce week-end Le roi Bjoerndalen, la dynastie allemande et sa princesse

Comme à chaque grand rendez-vous du calendrier international, le Norvégien Ole Einar Bjoerndalen est le favori des Mondiaux 2008 de biathlon qui débutent demain à Oestersund (Suède) alors que l’Allemagne, emmenée par Magdalena Neuner, pourrait monopoliser les titres féminins. À Oestersund, « OEB » veut poursuivre son incroyable collecte de titres et de médailles. Le Norvégien, qui détient le record de victoires en Coupe du monde (80 en incluant une victoire en Coupe de ski de fond), a déjà ramené chez lui huit titres mondiaux, sans oublier quatre globes de n° 1 mondial et cinq médailles d’or olympiques. « Le biathlon me procure du plaisir, c’est tout », assure le roi Bjoerndalen qui ne donne à 34 ans aucun signe de lassitude alors que son rival historique, le Français Raphaël Poirée, a raccroché sa carabine en mars dernier. « Je n’ai pas d’objectif chiffré, mais l’ambition de réaliser comme toujours la course parfaite, même si cela peut vouloir dire que je sois battu », a insisté celui qui a comparé, récemment, sa carabine à une femme. En Suède, Bjoerndalen remettra en jeu deux titres, en sprint et en poursuite, enlevés à Antholz/Anterselva (Italie) en janvier 2007. Sur ce qu’il a montré sur la première partie de la saison, le Norvégien peut sans doute rééditer son exploit de 2005 à Hochfilzen (Autriche) où il avait remporté quatre titres sur cinq possibles. Coqueluche Il a dominé la Coupe du monde avec cinq victoires en alliant – une fois n’est pas coutume – une redoutable efficacité au tir et des performances toujours aussi impressionnantes en ski de fond. Rares sont ceux qui ont réussi à s’approcher du roi Bjoerndalen cet hiver : le Russe Dmitry Yarochenko, deuxième au classement mondial, semble capable de le contrarier, tout comme l’Allemand Michael Greis, en grande forme en janvier, ou encore le Suédois Bjorn Ferry et le Français Vincent Defrasne. Le biathlon féminin n’a pas de reine, mais il a une princesse, Neuner, 20 ans, qui a remporté trois titres l’hiver dernier pour ses premiers championnats du monde. « Cela serait stupide de dire que je veux ramener trois médailles d’or d’Oestersund », a prévenu « Lena », élue sportive allemande de l’année. Après un début de saison délicat, la nouvelle coqueluche du sport allemand a retrouvé son meilleur niveau sur les skis, mais a prévu de faire l’impasse sur le 15 km, distance où elle peut difficilement compenser ses inévitables pénalités au tir par sa pointe de vitesse en fond. Varis et Humanplasma En cas de défaillance de Neuner, l’Allemande n’est pas désarmée : elle dispose de quatre des cinq meilleures biathlètes du moment avec la n° 1 mondiale Kati Wilhelm, Martina Glagow et Andrea Henkel. Seule la Française Sandrine Bailly est parvenue cette saison à mettre à mal la suprématie allemande avec trois victoires et sa 3e place mondiale, mais Bailly a pris depuis 2003 la mauvaise habitude de rater les grands rendez-vous. Mais Oestersund pourrait être rattrapé par l’ombre du dopage après le contrôle positif à l’EPO en janvier de la Finlandaise Kaisa Varis, récidiviste qui risque de recevoir de la Fédération internationale de biathlon (IBU), durant les Mondiaux, une suspension à vie. L’autre invité indésirable s’appelle Humanplasma, du nom de ce laboratoire viennois qu’auraientt utilisé, selon une chaîne de télévision allemande, des biathlètes allemands pour des opérations de dopage sanguin. La fédération allemande a porté plainte contre le journaliste, auteur de ces révélations, et les biathlètes allemands sélectionnés pour Oestersund ont signé une déclaration sur l’honneur assurant qu’ils n’ont jamais eu recours au dopage.