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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Georges Khabbaz, un Chaplin à la libanaise…

Il est sur tous les fronts… Du rire aux larmes, le talent de Georges Khabbaz est tous azimuts. Du petit écran de la télé où il « scotche » les spectateurs, au grand écran des salles obscures où il draine les foules, en passant par les planches du Château Trianon où il fait se tordre de rire le public, Georges Khabbaz triomphe. Il triomphe en affichant partout complet pour ses prestations assumées avec une passion sans égale ! Qui dit mieux en ce métier d’acteur, retors et coriace pour percer et qui, pour plus d’un mordu, semble comme une gageure impossible, un rêve qu’on poursuit inlassablement ?… Rencontre avec un petit bonhomme, tout en paquet de nerfs dans son jeans délavé et son pull bordeaux (où il flotte littéralement) et qui précise, très pince-sans-rire : « Je pèse 55 kg sans mes lunettes ! »…Rencontre donc dans les coulisses, entre deux répétitions, pour mieux connaître ce jeune homme de trente-quatre ans, toujours alerte et sautillant… Et qui avoue, en toute simplicité, être un « mélange de tragi-comique. Comme tout le monde… » souligne-t-il avec une voix entre baryton et fausset, qui chevrote brusquement… Comment ne pas céder à la tentation de rire ? Amour fou de la flaque de lumière et de l’œil de la caméra pour ce comédien né à Batroun en 1974 et qui, tout en louchant du côté du théâtre, a entamé au départ des études de composition, d’harmonie et de solfège à l’Université de Kaslik ! « Car, dit-il, à cette période, les circonstances du pays ne me permettaient pas d’atteindre l’Université libanaise »… Études qui servent quand même dans ce métier d’artiste et qui profiteront pour une thèse, très sérieusement soutenue, au titre éloquent et comme prémonitoire pour ses futures activités : « Le théâtre musical ». Débuts modestes dans le monde des planches avec la houleuse affaire de La dame aux camélias et le théâtre pour enfants de Gisèle Hachem Zard. Mais vite, très vite, sa bouille sympathique, ses gestes vifs, sa démarche chaplinesque, sa nervosité façon Louis de Funès, le timbre fluctuant de sa voix, sa bonhomie spontanée mâtinée de malice, sa bougeotte d’asticot pris à l’hameçon sont repérés. Par le public et les gens du métier ! Et le voilà qui « sert », le plus sérieusement du monde, la cause du rire. Et avec les meilleurs producteurs dans le genre, au pays du Cèdre, à savoir : Charbel Khalil, Marwan Najjar, Chawki Anis Fakhoury et Camille Salameh. Théâtre, cinéma, télévision et composition… Le petit écran lui sert de tremplin et ses personnages, travaillés tout en finesse et nuances, font étincelles et merveille. On se rappelle avec délectation et plaisir ses truculents et cocasses personnages, à la fois finauds et caricaturaux, épinglant des archétypes de la société libanaise, allant de Kyriakos à « Aych baddak baamol » (les béni oui-oui du terroir), en passant par l’impayable Kassem. Belle panoplie de caractères qui sera le sésame pour des créations plus longues et plus drôles, tel Abdo et Abdo, un sitcom télévisé où il oppose la jeunesse dans sa dualité de beauté et d’ingratitude physique, les deux sans complexes, avec un Yorgo Chalhoub jouant aux bellâtres arrogants, mais sympa ! Et puis le théâtre, depuis 2004, a le dessus. Quatre opus déjà à son actif. Tous des succès populaires. Du vaudeville de Moussibeh jadidé  (Un nouveau malheur) au boulevardier Chou el-Kaddieh (De quelle affaire s’agit-il), en passant par Kazzab kibir (Grand menteur) et Hallak wakta (Il en est temps !), voilà des rôles taillés sur mesure pour son personnage, sa vivacité, ses flambées, son bagout (savoureux accent libanais d’un brave garçon de la montagne qui se pique d’être citadin !) et son talent. À son palmarès d’interprète, il ajoute le don de la mise en scène, la vertu de l’écriture et la responsabilité de la production. Il faut vraiment « vachement » aimer ce métier d’acteur pour se fendre ainsi, et sans jeux de mots, en quatre ! « Oui, le théâtre est tout pour moi, confie-t-il. Avec la scène, le temps s’arrête. Je me cache derrière les masques que je porte. Je ne m’imagine pas ailleurs. Et bien modestement, je dis que j’ai réalisé mon rêve… Qui est pour moi le plus grand acteur ? Charlie Chaplin, le parrain des comédiens. Je sais que suis doué pour la comédie comme d’autres le sont pour autre chose. Un comédien n’est rien sans sa vocation. Et celui qui approfondit sa vocation est un croyant, car une vocation c’est un don de Dieu… » Quant au musicien qui sommeille en Georges Khabbaz, il éclot lentement entre deux compositions pour pièce de théâtre et le dernier film Taht el-Quasf (Sous les bombes) de Philippe Aractingi, où l’amour des mots et la chasse à la mélodie ont une résonance particulière, pour situation particulière… Ritournelles, fredaines, rythmes bien balancés pour des paroles judicieusement choisies et prestement lancées, voilà aussi la joyeuse farandole musicale ponctuant Chou al-Kaddieh » qui fait les délices des spectateurs actuellement au Château Trianon à Jal el-Dib où l’on joue souvent à guichets fermés. Plus d’une corde, de la plus sensible à la plus drôle, à l’arc de ce comédien inclassable et au talent polymorphe, mais que le public a choisi quand même pour ses extravagantes et cocasses allures chaplinesques à la libanaise… Avec son énergie, sa détermination et sa désarmante simplicité, on peut compter, avec lui, sur plus d’une surprise et, de toute évidence, des plus agréables… Sans doute, pour rester dans son registre, de vrais et époustouflants coups de théâtre ! Edgar DAVIDIAN
Il est sur tous les fronts… Du rire aux larmes, le talent de Georges Khabbaz est tous azimuts. Du petit écran de la télé où il « scotche » les spectateurs, au grand écran des salles obscures où il draine les foules, en passant par les planches du Château Trianon où il fait se tordre de rire le public, Georges Khabbaz triomphe. Il triomphe en affichant partout complet pour...