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Plus de 700 000 touristes sont dans la « ville merveilleuse » pour participer aux festivités Samba, couleurs et frissons à l’édition 2008 du carnaval de Rio de Janeiro

Des milliers de personnes déguisées ont commencé à affluer hier vers le Sambodrome de Rio, où se déroulera la première nuit des défilés des écoles de samba avec une seule idée en tête : gagner le titre de « champion du carnaval 2008 ». Dans les ateliers des écoles de samba où sont fabriqués costumes et chars allégoriques, l’agitation était à son comble dans la matinée, ouvriers et couturières procédant aux dernières retouches. La tension est toujours très vive car il s’agit ici d’une compétition avec ses règles très strictes et ses notes implacables selon dix critères (costumes, rythme, originalité des thèmes, évolution des danseurs, etc.). « La nervosité ne retombera qu’à la fin du défilé quand nous entendrons les acclamations du public », a affirmé un responsable de Mangueira, l’avant-dernière des six écoles de samba à défiler cette nuit devant 70 000 spectateurs et le groupe des jurés. Six autres écoles – avec leurs 3 000 à 5 000 danseurs – défileront dans la nuit de lundi à mardi. Aux abords du Sambodrome, une avenue de 700 mètres bordée de tribunes, plusieurs chars gigantesques sont déjà stationnés. Ils ont été recouverts de bâches en plastique en raison de la pluie qui s’abat sur la ville. Mais les intempéries ne gâchent pas l’entrain et la bonne humeur des fêtards venus des favelas et des quartiers résidentiels. Les responsables de l’école Viradouro affichent également leur optimisme pour remporter la compétition après avoir été contraints de refaire, en 48 heures, l’un de leurs chars qui avait demandé des mois de travail pour leur défilé intitulé : « C’est à donner la chair de poule ! » La justice a interdit jeudi la présence de ce char qui représentait les corps squelettiques empilés des victimes de l’Holocauste, surmontés d’un danseur déguisé en Adolf Hitler. Le carnaval « ne doit pas servir d’objet de culte de la haine ou d’une quelconque forme de racisme, ni à la banalisation d’événements barbares », a estimé la juge Juliana Kalichszteim, saisie de l’affaire par la Fédération israélite de Rio alors qu’une polémique a éclaté entre ceux qui sont pour l’interdiction et ceux qui s’y opposent. Paulo Barros, le « carnavalesco » (metteur en scène) de l’école, laisse planer le mystère sur le nouveau char et a dit, sans donner plus de détails, que l’idée centrale était « une protestation pour défendre la liberté d’expression ». Plus de 700 000 touristes, dont 30 % venus de l’étranger, sont déjà dans la « ville merveilleuse » pour participer aux festivités qui ont commencé vendredi soir, tandis que des milliers d’autres suivent les carnavals de Salvador de Bahia ou Recife, hauts lieux du carnaval dans le Nord-Est brésilien. Dans cette période favorable à la promiscuité sexuelle et à la consommation massive de boissons alcoolisées, bière ou « caipirinha », le président Luiz Inacio Lula da Silva lui-même a jugé bon de lancer un appel à la modération. L’ancien syndicaliste a demandé que l’on s’amuse « avec le sens des responsabilités ». Cela n’a pas empêché le gouvernement d’être prévoyant : près de vingt millions de préservatifs ont été distribués gratuitement pour prévenir les maladies sexuellement transmissibles. La municipalité de Recife est allée encore plus loin en organisant la distribution de la « pilule du lendemain » pendant la période du carnaval, en dépit des protestations de l’Église catholique. Plus de 9 700 policiers militarisés ont été mobilisés pour assurer la sécurité du carnaval de Rio.
Des milliers de personnes déguisées ont commencé à affluer hier vers le Sambodrome de Rio, où se déroulera la première nuit des défilés des écoles de samba avec une seule idée en tête : gagner le titre de « champion du carnaval 2008 ».
Dans les ateliers des écoles de samba où sont fabriqués costumes et chars allégoriques, l’agitation était à son comble dans la...