PUBLICITÉ - 15e cérémonie de remise du Pikasso d’or 2007 à la terrasse du Pavillon royal - BIEL De la créativité malgré tout !

C’est à Beyrouth que le jury du Pikasso d’or s’est réuni cette année, pour la première fois, afin d’évaluer plus de 91 affiches (44 campagnes) présentées par 17 agences locales et en sélectionner le palmarès 2007. Décision à la fois surprenante et encourageante en ces temps difficiles. « Votre créativité s’améliore, a dit Alain Weill, président du jury, alors que 2007 n’a pas été une année facile pour le Liban. Elle est d’une qualité de plus en plus remarquable. » Le carton d’invitation donnait déjà le ton : un lingot pour un Pikasso qui vaut son pesant... d’or. Car trouver l’énergie et l’imagination de créer avec, pour objectif, non seulement de vendre un produit et plus encore une image, mais aussi d’améliorer l’environnement sur tous les plans, n’a pas été chose facile en cette année de tous les périls. Alors, attribuer un prix spécial du jury à l’armée libanaise pour sa campagne, signée Saatchi & Saatchi et H&C Leo Burnett, était plus que légitime et bien approprié. « Bel alb ya watan » (la patrie dans le cœur), un slogan longuement applaudi. Applaudi également, le général Makhoul, représentant le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, qui a remis le trophée. « Nous l’offrons aux martyrs de Nahr el-Bared », a précisé Omar Boustany, concepteur-rédacteur à l’agence H&C Leo Burnett. Palmarès Outre cette première parenthèse patriotique et créative teintée d’amertume, la 15e remise des Pikasso d’or s’est déroulée, comme à son habitude, avec Alain Weill en maître de cérémonie. Président du jury qui a réuni hier, et pour une longue séance de débat, Andrew Rawlins, secrétaire général du jury, président et PDG de Epica Awards ; Rym Othmani, directeur général de MMC DDB Algérie ; Saad Darwazeh, directeur général de Prisma Advertising Jordanie ; Ramsay Najjar, PDG de S2C ; Karl Bassil, directeur créatif et directeur associé de Mind the Gap, et bien sûr Antonio Vincenti. « Il y a dix ans, a dit Rawlins dans son mot d’introduction, nous avions du mal à trouver des gagnants. Aujourd’hui, nous avons du mal à faire un choix tant les campagnes sont, toutes, d’un bon niveau. » Et Weill de rajouter : « La session fut longue, mais la vue est dégagée ! » Le prix Bus Branded Rear, « en France nous appelons ça, plus vulgairement, le c... du bus ! », précise avec humour Alain Weill, est attribué à la Lebanese Transparency Association, (Saatchi & Saatchi) pour sa campagne sur la loi électorale. « Pour cette charmante, délicate et tendre image, a-t-il poursuivi, le prix Rooftop a été décerné à Exotica (H&C Leo Burnett) à l’occasion de la fête des Mères. » Baygon et son agence Horizon FCB ont obtenu le prix Unipole. « Pikasso offre régulièrement des panneaux à des causes qui le méritent », a tenu à rappeler le président du jury. Et l’ASCD, Association of Forests Development and Conservation, pour son émouvante campagne « al-Harka bel alb » (notre cœur brûle) signée Grey Worldwide Middle East Network - Beyrouth a remporté, bien évidemment, le prix Afficheur citoyen. L’image du cèdre brûlant au centre du passeport libanais est plus qu’éloquente. Le prix Multivisuels, « qui prend de l’importance chaque année, car la publicité utilise de moins en moins de panneaux isolés pour pouvoir toucher le public de manière plus sûre et plus efficace », a été remis aux six visuels de la campagne Western Union (Team Young & Rubicam). Enfin, pour les trois « prix métalliques », l’audacieuse campagne Cyberia /ADSL (Mind the Gap) a obtenu le Pikasso de bronze. « Pour un sujet où la créativité n’est pas forcément évidente, la SGBL et Fortune Promoseven ont remporté le Pikasso d’argent. » Quant à l’or tant convoité, Alain Weill a tenu à rappeler que « le jury cherche à couronner une campagne qui soit créative, innovante, bien exécutée et qui soit une sorte de modèle de ce que doit être la publicité. Cette année, la campagne pour les cosmétiques C&F, “Love yourself”, signée Impact BBDO, correspondait le mieux à ces critères. » « À l’année prochaine, Inchallah ! » a très justement conclu Antonio Vincenti. Carla HENOUD