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Les sculptures de Niki de Saint Phalle envahissent la Tate de Liverpool

Les sculptures de Niki de Saint Phalle, de ses tristes Fiancées aux exubérantes Nanas, ont envahi la Tate de Liverpool pour la plus grande exposition jamais consacrée à l’artiste française en Grande-Bretagne. L’exposition revient sur la vie et l’œuvre de la sculptrice et peintre, née en France en 1930 et morte aux États-Unis en 2002, qui a émergé dans les années 1960 comme une figure originale et puissante du monde de l’art, dominé alors par les artistes masculins. « C’est une vision de toute sa carrière, plus de 50 ans de travail. Elle inclut ses œuvres majeures et certaines de ses peintures et sculptures qui ont rarement été vues », explique Kyla McDonald, l’une des commissaires de l’exposition. Deux jours avant l’ouverture au public, des collaborateurs du musée du nord-ouest de l’Angleterre sortent encore des pièces d’immenses caisses en bois. Parmi les dernières arrivées, les œuvres de la série Les Tirs, des performances durant lesquelles des spectateurs étaient invités à tirer à la carabine sur des poches de couleur, éclaboussant des assemblages de plâtre. Ce procédé a rendu célèbre Niki de Saint Phalle au début des années 1960. Elle intègre à cette époque le cercle des Nouveaux réalistes, qui comprend notamment Arman et Jean Tinguely – qu’elle épousera – et joue un rôle de médiatrice entre les avant-gardes française et américaine. « Cette exposition est l’histoire d’une guérison : le processus fantastique de la guérison de Niki, pour qui l’art a été une catharsis », souligne l’Argentin Marcelo Zitelli, qui fut l’assistant de l’artiste pendant 16 ans, jusqu’à sa mort à San Diego en Californie en 2002. « Niki a commencé à peindre après une crise émotionnelle et nerveuse. Et son œuvre lui permet d’exposer toute l’agressivité et la violence qu’elle ressentait contre son père – un catholique strict qui a abusé d’elle sexuellement –, contre la religion institutionnalisée, contre la guerre, les politiciens », explique-t-il, interrogé par l’AFP. La jeune femme se révolte contre son mode de vie bourgeois en produisant des œuvres naïves, inspirées par l’esthétique du Catalan Gaudi, avec l’emploi fréquent d’objets de récupération. « À la fin de l’exposition, dans la série des Nanas, on perçoit sa réconciliation avec la vie, avec la peinture, avec la joie de vivre, avec un féminisme triomphant, très différent des Tirs ou de ses Fiancées désespérées, des sculptures de grande taille », observe Marcelo Zitelli. Kyla McDonald convient aussi que « Niki de Saint Phalle n’avait pas d’autre choix que de peintre, de créer ». C’était l’art ou la folie, estime-t-elle. « Nous avons considéré qu’il était indispensable de consacrer une grande exposition » à Niki de Saint Phalle – une centaine d’œuvres sont présentées à la Tate – parce que « son importance dans l’histoire de l’art n’a pas été du tout reconnue » à sa juste valeur, souligne-t-elle. En Grande-Bretagne, les œuvres de Niki de Saint Phalle n’ont été exposées que dans le cadre d’une exposition itinérante, qui s’est arrêtée à Glasgow en 1993. Et pour Liverpool, qui est en 2008 la capitale européenne de la culture, c’était une opportunité rêvée, relève la conservatrice. Ana-Maria ECHEVERRIA (AFP) L’exposition « Niki de Saint Phalle », à la Tate de Liverpool, se tient jusqu’au 5 mai.
Les sculptures de Niki de Saint Phalle, de ses tristes Fiancées aux exubérantes Nanas, ont envahi la Tate de Liverpool pour la plus grande exposition jamais consacrée à l’artiste française en Grande-Bretagne.
L’exposition revient sur la vie et l’œuvre de la sculptrice et peintre, née en France en 1930 et morte aux États-Unis en 2002, qui a émergé dans les années 1960...