Colloque international sur la production littéraire des melkites Grégoire III Laham appelle à la tenue d’un concile antiochien

Le patriarche grec-catholique melkite, Grégoire III Laham, a appelé à la tenue d’un concile antiochien entre les cinq Églises se réclamant d’Antioche, symbole de diversité et d’unité entre Grecs, syriaques, chaldéens, maronites et Arabes, pour discuter la dimension sociale du christianisme et réfléchir à la sauvegarde de la présence chrétienne et du dialogue islamo-chrétien. Il l’a fait à l’occasion d’un colloque international sur « La production littéraire des melkites avant l’ère ottomane (750–1516 AD) » organisé par le Centre de documentation et de recherches arabes chrétiennes (Cedrac) de l’Université Saint-Joseph les 25 et 26 janvier à l’Oasis Saint-Basile du couvent de l’Annonciation des sœurs basiliennes chouérites à Zouk Mikaël. C’est Mgr Michel Abras qui a lancé le projet, au nom du patriarche melkite, rappelant l’importance de l’Église d’Antioche, qui fut l’un des berceaux du christianisme, et en particulier que c’est à Antioche que les apôtres ont été nommés pour la première fois « chrétiens ». 27 intervenants de plus de 10 nationalités différentes, orientaux et orientalistes, sont venus présenter leurs recherches à ce congrès en langues française, arabe ou anglaise. Dans un mot d’accueil, le Pr René Chamussy s.j., recteur de l’USJ, a souligné l’importance du colloque en ces temps agités que nous vivons : « Ne nous soucions pas d’abord de l’avenir menacé des communautés chrétiennes orientales, considérons la richesse des textes, des pensées et des réalités qui nous portent et sont à même de susciter tout dynamisme », a-t-il dit. Après avoir remercié l’équipe du Cedrac pour l’organisation du colloque, le Pr Chamussy a rappelé que « la tradition (melkite est) l’héritière de la pensée grecque et qui fut au fondement de la renaissance abbasside ; c’est cette tradition qu’il nous importe de connaître davantage, pièce essentielle du patrimoine préottoman des chrétiens d’Orient ». Le recteur a conclu son mot en affirmant que le colloque « sera un encouragement pour tous ceux qui étudient le patrimoine arabe des chrétiens », et une occasion pour les spécialistes de transmettre et d’échanger leurs savoirs. Directeur du Cedrac, le père Samir Khalil Samir a introduit le colloque en rappelant que le terme de « melkites » désigne les chrétiens chalcédoniens (orthodoxes ou catholiques) de langue syriaque ou arabe. Il a annoncé que le Cedrac projette de publier, dans le prolongement du travail inauguré par le P. Louis Cheikho en 1898 à l’USJ sur les chrétiens arabes et poursuivi par Georg Graf en 1944-1951, une Histoire du patrimoine arabe préottoman des melkites en langue arabe et en 4 volumes. Cette histoire inclut la littérature arabe non religieuse, notamment : philosophie, médecine et sciences. Le premier des quatre volumes paraîtra fin 2008. Ce travail inaugurera une série d’autres traitant des autres communautés chrétiennes arabes. Cela devrait permettre aux chrétiens d’Orient de puiser aux sources de leur patrimoine chrétien arabe sans négliger le patrimoine chrétien occidental.