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ANIMAUX - Le programme vise la réintroduction d’espèces menacées sur le continent africain Des antilopes nées sur les bords de l’Elbe en route vers la liberté au Swaziland

Lili, Demi et Mek, trois jeunes antilopes femelles nées sur les bords de l’Elbe dans un zoo tchèque, vont bientôt retrouver la liberté au Swaziland, dans le cadre d’un programme de réintroduction d’espèces menacées sur le continent africain. «Nous avons déjà envoyé vers l’Afrique plus d’une centaine d’animaux, dont des buffles, avant les antilopes-cheval » (Hippotragus equinus, gemsbok en Afrikaans) qui doivent leur nom à leur taille imposante et à leur crinière, précise Martin Smrcek, zoologiste en chef à Dvur-Kralove-nad-Labem. La dernière antilope roanne du Swaziland a été tuée dans un piège, il y a près d’un demi-siècle, en 1961. L’espèce en voie de disparition survit aujourd’hui dans quelques réserves, en Afrique du Sud, au Kenya, au Rwanda et dans quelques zoos européens. Depuis, le Swaziland a adopté une législation dure autorisant les rangers à tirer sur les braconniers. Les trois femelles nées en 2005 et 2006 au bord de l’Elbe partent cette semaine pour la réserve swazie de Mlilwane où les attendent d’autres spécimens offerts par le jardin zoologique britannique de Marwell, eux-mêmes issus de parents nés sur le sol tchèque. « Ce sera un changement important. Ici, elles sont habituées à ce qu’on les appelle pour le repas », sourit l’éleveuse Alena Kellnerova qui, « presque tous les jours avec elles depuis leur naissance », attend avec tristesse leur départ. À une centaine de kilomètres au nord-est de Prague, le jardin zoologique de Dvur-Kralove-nad-Labem, très populaire chez les Tchèques, accueille d’imposants groupes d’animaux africains, les plus grands à l’échelle mondiale pour certaines espèces de girafes, antilopes et rhinocéros. « Depuis la fin des années 1960, nous avons élevé au total 316 jeunes antilopes, ce qui est un chiffre extraordinaire », se félicite M. Smrcek. Dans les programmes de réintroduction, les femelles revêtent une importance primordiale, alors que le troupeau se forme d’un mâle dominant – dont le poids peut atteindre 300 kgs –, entouré de femelles et de jeunes. Pour Lili, Demi et Mek, le voyage à l’autre bout de la planète s’annonce peu enviable : deux jours à bord d’un camion spécialement aménagé à destination du Luxembourg puis une nuit d’avion jusqu’à Pretoria, et enfin encore six heures de camion avant de humer la savane du petit royaume d’Afrique australe. « Il faut prendre mille précautions, avec des tas d’examens vétérinaires, des prises de sang, administrer des calmants. Les cornes seront emballées dans une sorte de tuyau en plastique pour éviter les dommages lors du déplacement », explique Zdenek Barta, en charge des échanges à Dvur-Kralove-nad-Labem. Pour le jardin zoologique, la réintroduction constitue une mission essentielle. Les Tchèques envoient les animaux en Afrique à titre gratuit, les frais de transport et le suivi vétérinaire sont pris en charge par l’organisation sud-africaine Back to Africa. La réintroduction au Swaziland se fera en deux étapes, d’abord en enclos, pour une période de nécessaire acclimatation, puis la liberté totale pour les plus jeunes. « Nous sommes fiers qu’un zoo relativement petit comme le nôtre possède des élevages d’une qualité assez grande pour que les animaux soient réclamés dans leur pays d’origine », confie Jana Mysliveckova, en charge des relations publiques. Selon elle, les spécialistes de Dvur-Kralove-nad-Labem songent à élargir le programme à d’autres espèces, comme le rhinocéros : « Pour l’instant, ce n’est qu’une idée. Il faudrait surtout garantir la sécurité des animaux et résoudre le problème du transport qui serait sûrement hypercher. Mais pour certaines espèces, cela peut être la dernière chance de survie. »
Lili, Demi et Mek, trois jeunes antilopes femelles nées sur les bords de l’Elbe dans un zoo tchèque, vont bientôt retrouver la liberté au Swaziland, dans le cadre d’un programme de réintroduction d’espèces menacées sur le continent africain.
«Nous avons déjà envoyé vers l’Afrique plus d’une centaine d’animaux, dont des buffles, avant les antilopes-cheval »...