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Actualités - CHRONOLOGIE

L’élite financière, réunie à Davos, affiche la plus grande prudence pour 2008 Le FMI sonne la mobilisation face aux dangers qui pèsent sur la croissance mondiale

Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a demandé ce week-end une mobilisation générale contre les risques qui pèsent sur la croissance mondiale, thème qui aura largement dominé le Forum de Davos cette année. « Il y aura un ralentissement sérieux (aux États-Unis) et cela appelle une réponse sérieuse », a déclaré le patron du FMI, qui a demandé aux gouvernements qui le peuvent de prendre des mesures de relance. « La crise que nous vivons vient des États-Unis, mais c’est une crise qui doit être traitée au niveau mondial », a-t-il ajouté. « Les pays qui ont des difficultés budgétaires doivent continuer à améliorer leur situation, mais ceux qui ont une assez grande aisance budgétaire doivent voler au secours de la relance d’ensemble qui va sans doute être nécessaire », a-t-il ajouté. L’inquiétude a marqué cette édition du Forum économique mondial, qui s’est achevé hier matin, alors que, depuis plusieurs années, grands patrons et responsables politiques avaient pris l’habitude de se retrouver dans la petite ville suisse pour célébrer une croissance économique solide et de nouveaux profits record. La crise financière et la perspective d’une récession aux États-Unis ont obligé l’élite mondiale à afficher la plus grande prudence pour 2008. En pleine tempête boursière, ils se sont retrouvés cette année pour constater que le formidable cycle d’expansion des dernières années arrivait à sa fin. La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, venue mercredi ouvrir la réunion, a assuré sans convaincre que l’économie américaine allait « rester un moteur important de la croissance mondiale ». Le Premier ministre français François Fillon s’est livré au même exercice. « Les fondamentaux de l’économie européenne sont globalement sains, et cela vaut particulièrement pour la France », a-t-il dit. Dans les débats, en revanche, la tonalité a été franchement plus sombre. « Il va y avoir une grave récession aux États-Unis, un ralentissement dans les pays émergents et un fort ralentissement en Europe », a déclaré l’économiste Nouriel Roubini, rejoint par beaucoup d’autres. La Chine, l’Inde et le reste des économies émergentes affichent encore de belles perspectives de croissance, mais les avis ont divergé sur leur capacité à sauver la planète d’un brutal coup de frein économique. Les banques centrales ont ainsi été sévèrement critiquées, accusées de ne pas avoir contrôlé d’assez près le développement de techniques financières de plus en plus complexes et opaques tout en volant au secours des marchés au plus fort de la crise. Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a toutefois affiché un certain fatalisme en affirmant que la « correction » des marchés était attendue et nécessaire. Il s’est de nouveau montré inflexible face aux appels pour baisser fortement les taux à l’image de la Réserve fédérale. Seule la lutte contre l’inflation doit guider l’action de la BCE, a-t-il martelé. La nouvelle de la gigantesque fraude découverte à la Société générale, tombée au plus fort du forum, a également semé la stupeur et l’incrédulité, comme un rappel que la crise n’en était peut-être qu’à son début. Les mots « hallucinant », « incroyable », « incompréhensible » revenaient dans les conversations. Enfin, en matière de commercial international, l’un des traditionnels sujets de prédilection du forum, une note particulièrement pessimiste a été donnée par le commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, qui a évoqué un « enterrement correct » du cycle de négociations de Doha au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a demandé ce week-end une mobilisation générale contre les risques qui pèsent sur la croissance mondiale, thème qui aura largement dominé le Forum de Davos cette année.
« Il y aura un ralentissement sérieux (aux États-Unis) et cela appelle une réponse sérieuse », a déclaré le patron du...