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Actualités - REPORTAGE

Gel des avoirs, restrictions économiques, surveillance des banques... Le régime de Téhéran, principale cible des sanctions de la communauté internationale depuis plus de deux ans

La République islamique d’Iran fait depuis 2006 l’objet de sanctions imposées par la communauté internationale qui la soupçonne de poursuivre en secret un programme nucléaire militaire. Dans ses résolutions 1737 (décembre 2006) et 1747 (mars 2007), le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé des sanctions économiques et commerciales contre l’Iran – qui ont par la suite été alourdies – pour le contraindre à suspendre ses activités sensibles, dont l’enrichissement d’uranium. Le Conseil devrait par ailleurs se réunir en début de cette semaine pour adopter une nouvelle résolution contre le régime de Téhéran. Les nouvelles sanctions comportent une interdiction de voyager visant certains individus, un gel de leurs avoirs et une surveillance accrue des banques opérant en Iran. Washington, qui a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran depuis plus de 29 ans suite à la révolution iranienne, considère la République islamique comme un État soutenant le terrorisme. En octobre 2007, les Américains ont par ailleurs inscrit le corps des gardiens de la révolution islamique (ou pasdaran), l’armée idéologique iranienne, sur sa liste noire des groupes terroristes. Les gardiens de la révolution iraniens sont notamment accusés de mener des opérations terroristes contre la coalition internationale en Irak et les forces de sécurité irakiennes, et d’avoir ordonné l’assassinat de plusieurs personnalités irakiennes. Washington accuse régulièrement le régime de Téhéran de soutenir les insurgés en Irak, les talibans en Afghanistan, le Hamas et le Jihad islamique dans les territoires palestiniens occupés, et le Hezbollah au Liban. La liste noire américaine comporte également plusieurs banques iraniennes accusées de financer des « groupes extrémistes chiites violents ». Ces sanctions visent, selon l’Administration Bush, à ralentir les investissements dans le secteur pétrolier iranien et à barrer l’accès des banques iraniennes au marché américain du crédit, ce qui entrave la capacité de Téhéran à financer des activités liées au terrorisme ou à la prolifération nucléaire. Le 24 janvier, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a d’ailleurs appelé les chefs d’entreprise et dirigeants réunis à Davos à boycotter l’Iran. « Si chaque société ici, si chaque pays représenté décidait de retirer ses investissements d’Iran, cela pourrait arrêter l’Iran », a lancé Mme Livni devant un parterre d’hommes d’affaires et de responsables politiques lors du Forum économique mondial. Dans un rapport publié le 17 janvier, la Cour des comptes américaine (GAO) a toutefois mis en doute l’impact de ces sanctions. La GAO souligne que, malgré l’embargo très strict imposé par les États-Unis, Téhéran a signé des contrats d’une valeur globale estimée à 20 milliards de dollars avec des compagnies étrangères pour exploiter ses ressources énergétiques. La GAO souligne également que les banques ayant fait l’objet de sanctions agissent par l’intermédiaire d’autres institutions financières ou choisissent d’autres devises que le dollar pour financer leurs opérations. La Syrie, le Hamas et le Hezbollah Les sanctions internationales adoptées ces dernières années ne visent pas uniquement le régime de Téhéran, mais également ses alliés stratégiques dans la région, comme la Syrie, le Hamas et le Hezbollah. Les Américains, qui accusent Damas de « soutenir le terrorisme » tant en Irak qu’au Liban, ont adopté en 2003 le Syria Accountability Act, un projet de loi prévoyant des sanctions économiques et diplomatiques. Le texte prévoyait également de contraindre la Syrie de mettre fin à l’occupation du Liban. Parmi les personnes et les institutions qui figurent sur la liste noire américaine, on peut citer Rustom Ghazali, ancien chef des services de renseignements syriens au Liban, Jameh Jameh, haut responsable militaire syrien, l’Institut des sciences appliquées et de technologie, soupçonné de soutenir la prolifération des armes de destruction massive, et la télévision al-Zawra, soupçonnée d’avoir diffusé des messages codés à l’Armée islamique, principal groupe insurgé sunnite en Irak. En ce qui concerne le Hamas, inscrit sur la liste des groupes terroristes par les Européens et les Américains, il subit des sanctions économiques et diplomatiques qui se sont accentuées après sa victoire aux législatives palestiniennes de 2006. Quelque six mois après la victoire des islamistes, les dirigeants européens ont mis en place un mécanisme permettant de faire parvenir des fonds aux Palestiniens, tout en maintenant un gel de l’aide au gouvernement dirigé par le Hamas. Ce gel a signifié que quelque 165 000 fonctionnaires n’ont plus été payés pendant plusieurs mois. Entre la Syrie et les territoires palestiniens occupés, au Liban le Hezbollah a également été l’objet de sanctions économiques et diplomatiques internationales. Le parti de Dieu figure sur la liste noire de six pays, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, le Canada, les Pays-Bas et, bien entendu, Israël. La France et l’Espagne, entre autres, sont réticentes à qualifier le Hezb d’organisation terroriste par crainte d’entraver le processus de paix au Liban. Parmi les personnalités et les institutions qui sont visées par les sanctions internationales figurent le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, l’ancien chef du mouvement, Sobhi Toufayli, la télévision al-Manar, la radio al-Nour et le groupe Jihad al-Bina. R. M.
La République islamique d’Iran fait depuis 2006 l’objet de sanctions imposées par la communauté internationale qui la soupçonne de poursuivre en secret un programme nucléaire militaire. Dans ses résolutions 1737 (décembre 2006) et 1747 (mars 2007), le Conseil de sécurité de l’ONU a imposé des sanctions économiques et commerciales contre l’Iran – qui ont par la...