Rechercher
Rechercher

Actualités

L’islam reproche à la secte « le sionisme et la laïcité »

Les critiques musulmanes à l’encontre de la franc-maçonnerie sont rares et historiquement récentes. Mais elles n’en demeurent pas moins épisodiquement virulentes. À ce titre, le 15 juillet 1978, une fatwa est prononcée en Égypte par le Collège islamique de l’Université al-Azhar du Caire. Elle prohibe formellement l’initiation maçonnique aux musulmans. Toutefois, le Maroc, le Liban et la Turquie n’ont pas intégré cette fatwa dans le cadre de leurs législations respectives. Le secrétaire général de Dar el-Fatwa, cheikh Mohammad Nokkari, souligne à cet égard que l’islam, dans sa relation avec la franc-maçonnerie, a traversé deux périodes. Dans un premier temps, il y a eu une « grande tolérance à l’égard des francs-maçons », tant que ceux-ci ne s’occupaient pas de politique, mais prônaient, même secrètement, les droits de l’homme et la fraternité entre les peuples, la liberté et l’égalité. « Le mufti d’Égypte, l’imam Mohammad Abdo, et Jamaleddine Afghani étaient des “frères”. Mais ensuite, ils quittèrent la franc-maçonnerie », indique cheikh Nokkari. « C’est l’aspect panislamique qui a attiré les musulmans dans la franc-maçonnerie », relève-t-il aussi. Toutefois, avec l’adhésion de juifs à la secte, l’amalgame entre sionisme et franc-maçonnerie commencera à apparaître. Même si les maçons se défendent d’être sympathisants du sionisme, il reste que des mouvements sionistes ayant intégré certaines loges et de ce fait ont pu accroître leur influence mondiale. Pour un membre d’une loge régulière, le lien entre la franc-maçonnerie et le sionisme est l’un des mythes les plus courants dans le monde arabe. « Mais les Arabes ont raison sur un point, la franc-maçonnerie est un produit occidental et nombreux sont les francs-maçons arabes qui ont servi les intérêts occidentaux à un moment ou un autre de l’histoire. Toutefois, nombreux sont ceux qui les ont combattus », affirme-t-il. Le mythe reste cependant plus tenace que les réalités historiques que veulent bien expliquer et réexpliquer les franc-maçons eux-mêmes. « L’islam reproche également à la franc-maçonnerie d’avoir éloigné la religion de l’État. Tout le monde connaît le rôle qu’ont joué les franc-maçons pendant la Révolution française. Lorsque le but a été atteint en France et en Europe, et que la monarchie a pu être éloignée du pouvoir, les francs-maçons se sont aussitôt attaqués au monde arabe. Le monde islamique a connu de nombreuses secousses à cause de la franc-maçonnerie. Le parti Jeune Turquie regroupait des francs-maçons et a été à l’origine de l’effondrement de l’Empire ottoman. C’est ainsi que le sultan Abdelhamid a été mis à l’écart du pouvoir », explique le cheikh. La franc-maçonnerie contredit-elle donc fondamentalement la religion musulmane ? « Pas dans son aspect liberté, égalité, fraternité. Mais dans son aspect secret, rites et rituels. C’est un mouvement secret qui risque d’influer négativement sur la société, d’autant plus qu’il permet au sionisme de se développer », affirme Mohammad Nokkari. D’autre part, « la religion musulmane étant un mode de vie, la franc-maçonnerie contrevient à ce mode de vie car elle permet à une certaine élite d’avoir un monopole sur la vie économique ou politique d’un pays. L’islam est contre les monopoles et prône la zakate. L’islam veut que le riche donne au pauvre, or pratiquement, la franc-maçonnerie a permis à une certaine catégorie de personnes d’avoir le monopole des richesses », conclut le secrétaire général de Dar el-Fatwa.
Les critiques musulmanes à l’encontre de la franc-maçonnerie sont rares et historiquement récentes. Mais elles n’en demeurent pas moins épisodiquement virulentes. À ce titre, le 15 juillet 1978, une fatwa est prononcée en Égypte par le Collège islamique de l’Université al-Azhar du Caire. Elle prohibe formellement l’initiation maçonnique aux musulmans. Toutefois, le...