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Actualités - CHRONOLOGIE

Tripoli aura enfin son mufti, dimanche prochain Consensus autour de cheikh Malek Chaar, un docteur en droit musulman

C’est du déjà-vu, serait-on tenté de dire. Reportée à plusieurs reprises et ce, depuis plus de deux ans, l’échéance de l’élection du mufti de Tripoli semble enfin se décanter, à la lumière du consensus – terminologie désormais familière au Liban – auquel seraient parvenus les pôles politiques tripolitains. Réunis mercredi à Koraytem en présence du chef de la majorité, Saad Hariri, les députés du Nord – Mohammad Kabbara, Misbah Ahdab, Samir el-Jisr, Moustapha Allouch, Kassem Abdel Aziz, Hachem Alameddine, les ministres Ahmad Fatfat et Mohammad Safadi, les anciens Premiers ministres Nagib Mikati et Omar Karamé, et le secrétaire général de la Jamaa islamiya, cheikh Fayçal Mawlawi, ont enfin tranché parmi huit candidats briguant ce poste : le prochain mufti tripolitain sera cheikh Malek Chaar, une personnalité religieuse qui semble faire l’unanimité parmi les membres du collège électoral chargé d’effectuer des élections, pour la forme, dimanche prochain. Ce dénouement heureux n’a pas été sans des contestations qui se sont notamment cristallisées autour de la représentativité du collège électoral et du processus de l’élection à proprement parler, qui est « loin d’être démocratique » selon certains et reste « soumis aux desiderata des pôles politiques influents » dans la capitale du Nord. Formé de 139 membres dont 27 personnalités religieuses seulement, contre 112 personnalités civiles, le collège électoral regroupe, outre une vingtaine de juges civils, de juges chériés, de cheikhs cadrés à Dar el-Fatwa, tous les ministres et députés actuels de Tripoli, les membres de la municipalité de Tripoli, de Denniyé, de Minié et du Mina, ainsi que les moukhtars et notaires de la ville. Une composition qui n’a pas manqué de soulever des controverses sur l’emprise « politique » de cette instance chargée notamment d’élire la plus haute sommité religieuse de la communauté sunnite dans la capitale du Nord. C’est ce qu’affirme un responsable religieux de Tripoli qui reproche à ce collège son « manque de représentativité », insistant sur la nécessité de l’élargir à un plus grand nombre de dignitaires religieux, « directement concernés par la mission » qui incombe à ce collège, également chargé de l’élection des membres du Haut Conseil islamique chérié, que préside le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani. Une source proche de cheikh Malek Chaar reconnaît pour sa part l’existence d’un « déséquilibre » au plan de la composition du collège, soulignant que ce dernier devrait indubitablement inclure un plus grand nombre d’ulémas, de dignitaires religieux et de membres de la société civile, notamment des représentants des ordres professionnels. « Ce projet n’est toutefois pas réalisable pour le moment, car le temps presse. Si nous voulons que l’élection ait lieu dimanche, il faudra procéder avec le collège actuel, quitte à opérer les changements à l’avenir », soutient la source. En attendant donc un amendement de la loi régissant la composition de ce collège, une unanimité semble se dégager sur la personne de Malek Chaar, un dignitaire qui « reste à égale distance de toutes les parties politiques et personnalités influentes à Tripoli », assure la source. Celle-ci rappelle que cheikh Chaar, un docteur en théologie musulmane diplômé de Azhar, qui a été durant 16 ans à la tête du tribunal chérié, a obtenu l’aval des anciens Premiers ministres Omar Karamé et Nagib Mikati, ainsi que des responsables politiques du 14 Mars. Je. J.
C’est du déjà-vu, serait-on tenté de dire. Reportée à plusieurs reprises et ce, depuis plus de deux ans, l’échéance de l’élection du mufti de Tripoli semble enfin se décanter, à la lumière du consensus – terminologie désormais familière au Liban – auquel seraient parvenus les pôles politiques tripolitains.
Réunis mercredi à Koraytem en présence du chef de la majorité,...