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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef du Quai d’Orsay affirme que Damas ne veut pas d’élection et mène le jeu à travers ses alliés Kouchner : La Syrie veut nommer le Premier ministre, les ministres et établir le programme du gouvernement Paris, d’Élie MASBOUNGI

«La Syrie veut nommer le Premier ministre (libanais), les ministres, leur attribuer leurs portefeuilles et établir un programme gouvernemental à travers ses alliés libanais », a déclaré hier le ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, lors de la cérémonie traditionnelle des vœux de la presse tenue hier au Quai d’Orsay. Tant dans son discours que lors d’un entretien à bâtons rompus avec un groupe de journalistes libanais et arabes, le chef de la diplomatie française a évoqué la crise libanaise, usant de termes directs et parfois durs envers l’opposition libanaise et ses soutiens extérieurs, et constatant au passage que la mission du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, avait échoué. M. Kouchner a commencé par dire que Paris continue de soutenir l’initiative de la Ligue arabe mais que cette action s’est heurtée à un mur car, a-t-il ajouté, il y a une partie libanaise qui ne veut pas que l’élection présidentielle ait lieu. Le ministre a cependant rejeté l’idée de perdre espoir, affirmant qu’il faut continuer à œuvrer pour parvenir à l’élection du nouveau chef de l’État libanais. « Il faut espérer, a encore dit le ministre, qu’il n’y aura pas d’affrontements et que les militants des deux camps principaux ne s’affrontent pas sur le terrain. » Au sujet d’un éventuel recours au Conseil de sécurité, le chef du Quai d’Orsay a estimé que cela lui semble difficile car il s’agit d’un dossier interne, du moins en apparence, et que l’on ne peut recourir aux Nations unies qu’en cas d’intervention extérieure flagrante. Tout ce que l’on peut obtenir de l’ONU, a ajouté le ministre, c’est un soutien au gouvernement libanais. Le ministre s’est demandé, lors de sa discussion avec les journalistes, pourquoi l’opposition a avancé la candidature du général Michel Sleimane et a changé d’attitude lorsque la majorité a appuyé cette candidature. « Ils ne veulent pas d’une élection présidentielle », a poursuivi M. Kouchner, expliquant qu’il veut dire par cela que c’est la Syrie à travers ses alliés libanais qui mène le jeu. Au sujet d’un éventuel retour au Liban, le ministre a dit qu’il le ferait si cela était nécessaire mais que ce n’était pas maintenant le cas, expliquant qu’il avait « autre chose à faire ». Le chef de la diplomatie française a encore dit que le moment de se rendre à Damas n’est pas venu et il s’est déclaré enfin d’accord avec les propos du président Sarkozy, accusant le président Nabih Berry d’avoir fermé l’Assemblée et d’avoir « mis la clé dans sa poche ». Par ailleurs, au cours de son point de presse d’hier, Mme Pascale Andréani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères et européennes, a estimé que la déclaration du secrétaire général de la Ligue arabe, à son départ de Beyrouth, ne signifie pas que sa mission a échoué.
«La Syrie veut nommer le Premier ministre (libanais), les ministres, leur attribuer leurs portefeuilles et établir un programme gouvernemental à travers ses alliés libanais », a déclaré hier le ministre français des Affaires étrangères et européennes, M. Bernard Kouchner, lors de la cérémonie traditionnelle des vœux de la presse tenue hier au Quai d’Orsay.
Tant dans son discours...