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Actualités - CHRONOLOGIE

Françoise Sagan, biographie et confidences, trois ans après sa mort

Françoise Sagan revient à la une, trois ans après sa disparition, avec une biographie, des témoignages et un téléfilm, qui ressuscitent le destin exceptionnel d’une adolescente d’après-guerre devenue une légende des lettres françaises. Son premier roman, Bonjour tristesse, a fait d’elle une vedette à l’âge de 19 ans. Mais le goût de la vitesse, l’alcool et les substances illicites ont vite métamorphosé le « charmant petit monstre ». Deux photos, en couverture de Sagan à toute allure (Denoël), la biographie que lui consacre Marie-Dominique Lelièvre, et d’Un amour de Sagan d’Annick Geille, résument ce parcours, de la grâce des débuts à la dégringolade des dernières années. D’un côté, une gamine rieuse, cheveux courts ébouriffés, qui était l’attraction des fêtes de Saint-Tropez. De l’autre, le visage inquiet d’une femme aux yeux rougis, le front barré d’une lourde frange. Entre-temps, Françoise Sagan (1935-2004) a pulvérisé plusieurs voitures de sport, fait la mode des années 1950 et écrit une quarantaine de romans et de pièces de théâtre. La saga Sagan – née Françoise Quoirez – débute en mars 1954. La France d’après-guerre découvre alors cette adolescente de bonne famille, dont le premier roman fait scandale et rencontre un succès foudroyant. « Avant l’été, Françoise est une vedette », écrit Marie-Dominique Lelièvre, dans son Voyage au pays de Sagan : « La voiture, le blue-jean, les copains, le jeu, la danse, le whisky et les disques sont ses totems, elle personnifie la jeunesse française d’après-guerre ». Une vie « à toute allure », qui s’abîme une première fois en avril 1957, quand elle fracasse son Aston Martin sur une route de campagne. Grièvement blessée, elle sort de l’hôpital accro à un dérivé de la morphine et ne laissera plus les drogues dures. Le nom de Sagan est dès lors associé à la vitesse et aux fêtes « aussi chic qu’excitantes » avec des célébrités oubliées depuis longtemps. Son amie Florence Malraux explique cette fuite en avant par son incapacité à rester seule : « Plus que de la drogue, elle ne pouvait se passer de compagnie. » Sagan l’écrivain a marqué l’époque avec son premier roman et enchaîne pendant trente ans romans et pièces de théâtre à succès : Château en Suède, La chamade, Aimez-vous Brahms... Son recueil de portraits paru en 1985, Avec mon meilleur souvenir, est même cité comme son meilleur livre. « Bienveillance et concision : l’élégance absolue. La bonté pour unique règle morale », note Dominique Lelièvre. Mais les dernières années sont difficiles. À l’automne 1985, elle est victime d’une overdose de cocaïne alors qu’elle accompagne le président François Mitterrand en voyage officiel en Colombie. Et son nom apparaît au début des années 1990 dans l’affaire Elf, quand elle tente maladroitement de jouer les femmes d’influence auprès de l’ancien président. À sa mort en septembre 2004, Françoise Sagan laisse 600 000 euros de dettes fiscales et nombre de ses livres sont depuis introuvables. Mais le retour en grâce de Sagan se prolongera en premier semestre 2008, avec la réédition par les éditions Julliard de dix de ses titres parus entre 1954 et 1976. Et la comédienne Sylvie Testud incarnera la romancière dans un téléfilm réalisé par Diane Kurys, qui doit être diffusé sur France 2. (Sagan à toute allure de Marie-Dominique Lelièvre - Denoël - 343 p. - 20 euros) (Un amour de Sagan d’Annick Geille - Pauvert - 376 p. - 20 euros) Dominique CHABROL (AFP)
Françoise Sagan revient à la une, trois ans après sa disparition, avec une biographie, des témoignages et un téléfilm, qui ressuscitent le destin exceptionnel d’une adolescente d’après-guerre devenue une légende des lettres françaises.
Son premier roman, Bonjour tristesse, a fait d’elle une vedette à l’âge de 19 ans. Mais le goût de la vitesse, l’alcool et les...