Rechercher
Rechercher

Actualités

GÉNÉTIQUE - La voie pourrait être ouverte à des avancées dans le domaine de la transplantation Des chercheurs ont réussi à créer un cœur de rat en laboratoire

Des chercheurs ont réussi à créer en laboratoire un cœur battant de rat à partir d’un organe d’un animal mort et de cellules cardiaques néonatales de rat, ouvrant ainsi la voie à de possibles avancées dans le domaine de la transplantation, selon une étude parue dans Nature Medicine. Quelque 22 millions de personnes dans le monde vivent avec une insuffisance cardiaque et plusieurs milliers d’entre elles sont en attente d’une transplantation cardiaque. « L’idée serait de développer des vaisseaux sanguins ou des organes transplantables et fabriqués à partir des propres cellules d’un individu », explique Doris Taylor, de l’Université du Minnesota aux États-Unis, une des responsables de ces travaux. Cette perspective pourrait apporter un élément de réponse au problème crucial de la pénurie d’organes, expliquent les chercheurs. S’il était mis au point chez l’homme, le « cœur bioartificiel » pourrait augmenter le nombre de cœurs disponibles pour une transplantation en allongeant la durée d’utilisation de l’organe après le décès du donneur (aujourd’hui de quatre heures au maximum). Les travaux des chercheurs de l’Université du Minnesota ont pour le moment porté sur des rats et des cochons. Ils ont réussi à obtenir, en laboratoire (pas chez un animal vivant), un cœur battant de rat en utilisant le cœur d’un animal mort comme « structure ». Pour ce faire, ils ont éliminé la totalité des cellules de cet organe, grâce au procédé dit de « décellularisation », ne laissant que « la matrice extracellulaire », l’échafaudage sur lequel reposent les cellules. Ils ont ensuite injecté dans cette matrice des « cellules progénitrices » issues de cœurs de rats nouveau-nés et ont placé cette structure dans une préparation stérile. Quatre jours plus tard, des contractions étaient observées et huit jours après, le cœur avait une fonction de pompe équivalant à environ 2 % de la fonction d’un cœur adulte. Des résultats prometteurs, selon les chercheurs, pour une expérience de faisabilité du principe et qui doivent maintenant être améliorés. « Quand nous avons vu les premières contractions, nous sommes restés sans voix », a commenté Harald C. Ott. « C’est un des deux grands moments de ma vie, renchérit pour sa part Doris Taylor. Le premier était en 1997 quand j’ai vu des cellules se développer dans un cœur de lapin après un infarctus. » Les chercheurs veulent maintenant optimiser leurs travaux, avec l’objectif de transplanter ces cœurs bioartificiels afin d’explorer leur fonctionnalité « in vivo ». Ils ont bon espoir que cette avancée pourra avoir des développements dans la chirurgie de transplantation pour le cœur, mais aussi d’autres organes. Un cœur bioartificiel créé à partir des cellules du receveur devrait avoir moins de risques de rejet. Une fois en place, il devrait, en théorie, être nourri, régulé et régénéré de la même façon que l’organe d’origine.
Des chercheurs ont réussi à créer en laboratoire un cœur battant de rat à partir d’un organe d’un animal mort et de cellules cardiaques néonatales de rat, ouvrant ainsi la voie à de possibles avancées dans le domaine de la transplantation, selon une étude parue dans Nature Medicine.
Quelque 22 millions de personnes dans le monde vivent avec une insuffisance cardiaque et...