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Colombie - Clara Rojas avait tenté à plusieurs reprises de s’échapper avec Ingrid Betancourt Les deux ex-otages des FARC témoignent de la vie dans la jungle

Les otages libérées, Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, ont longuement évoqué sur des radios colombiennes les conditions très dures de détention que subissent aujourd’hui leurs compagnons d’infortune aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla marxiste). «Les militaires et policiers vivent enchaînés toute la journée. Ils portent en permanence une chaîne au cou et dorment entravés aux jambes et au cou », raconte l’ex-parlementaire Consuelo Gonzalez dans une longue interview à la radio privée Caracol. « Ils se baignent enchaînés, lavent leurs vêtements enchaînés. Et la nuit, leurs chaînes sont attachées à un tronc fixé près de leur lit », précise-t-elle. Des malades non soignés Évoquant la vie de ses 10 anciens compagnons de détention, Consuelo Gonzalez ajoute : « Tous ont des problèmes de santé avec des maladies différentes. » « Le plus grave, dit-elle, est qu’aucun d’entre eux ne sait de quoi il souffre car il n’existe aucune possibilité d’examen ou de consultation médicale. La seule manière d’apaiser les douleurs était de demander à un guérillero d’appeler l’infirmier pour nous donner des pastilles contre les maux d’estomac et la diarrhée. » « Une horreur » Mme Gonzalez, otage pendant six ans et quatre mois, se souvient également « des longues marches lors de dangereux déplacements d’un camp à un autre ». « Les bombes tombaient à quelques mètres de nous. Et les balles des mitrailleurs des hélicoptères passaient tout près de nous. » « Vivre la guerre ainsi est une horreur », dit-elle, précisant qu’en cas de tentative de libération par l’armée, les « geôliers avaient pour ordre de nous assassiner ». « Nous étions absolument conscients de cette situation. Les risques étaient encore accrus lorsque nous étions enfermés dans des baraques, car dans ces cas, il est impossible qu’il y ait une issue positive », explique-t-elle. Dans un récit à la radio colombienne W, l’ancienne collaboratrice d’Ingrid Betancourt, Clara Rojas, raconte aussi comment elle a tenté de s’enfuir avec sa compagne et comment elles se sont perdues dans la jungle. « Nous avions commencé à organiser notre fuite et lorsque l’opportunité s’est présentée, nous nous sommes échappées. Mais, se souvient l’avocate de 44 ans, la chance nous a manqué et nous nous sommes perdues. » « Nous n’avons pas réussi à aller très loin et à sortir du cercle (trois anneaux de sécurité mis en place par les FARC pour empêcher leurs prisonniers de s’évader) parce que nous nous sommes enfuies de nuit », poursuit-elle. Clara, sans nouvelle d’Ingrid depuis trois ans et brouillée avec elle à la suite d’une dispute, raconte que les guérilleros, pour les punir, les avaient enchaînées comme les militaires otages. « Pendant quinze jours, ils nous ont enchaînées le jour et ne retiraient les chaînes que pendant la nuit », ajoute Clara. Pour nous dissuader de recommencer, « les guérilleros nous montraient des araignées venimeuses et des serpents », se souvient-elle. Clara Rojas a toutefois indiqué que cette tentative de fuite avec Ingrid ne fut pas la seule. En mai 2007, le sous-officier John Frank Pinchao, ancien compagnon de détention de l’otage franco-colombienne, alors récemment évadé, avait révélé à l’AFP qu’Ingrid Betancourt avait effectué cinq tentatives d’évasion, mais avait toujours été rattrapée par les guérilleros. « Ingrid a été durement punie pour ces tentatives d’évasion », avait-il dit, précisant que les rebelles lui avaient infligé toute une série de privations de nourriture et de radio. Naissance d’Emmanuel Lors d’une autre interview, Clara Rojas a également évoqué les terribles conditions de la naissance de son fils Emmanuel, le 16 avril 2004. Une césarienne fut pratiquée, sans anesthésie, par trois guérilleros inexpérimentés. Le bébé eut un bras fracturé, Clara, elle, a eu besoin de 40 jours pour se rétablir. Huit mois plus tard, elle était séparée de son enfant qu’elle n’a pas encore revu.
Les otages libérées, Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, ont longuement évoqué sur des radios colombiennes les conditions très dures de détention que subissent aujourd’hui leurs compagnons d’infortune aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla marxiste).
«Les militaires et policiers vivent enchaînés toute la journée. Ils portent en...