Le Bayern Munich à la recherche de la perle rare

Le Bayern Munich a six mois pour trouver un successeur à Ottmar Hitzfeld, un entraîneur expérimenté qui devra redonner des couleurs en Europe à un club qui court après son passé et où l’environnement peut devenir rapidement hostile. Pour la troisième fois en moins d’un an, après le limogeage de Felix Magath en février, son remplacement jusqu’en fin de saison par Hitzfeld, puis la prolongation de son contrat pour un an, le club le plus titré du football allemand est en quête d’un entraîneur et de stabilité. Les « anciens » Lothar Matthäus : en deux passages (1984-1988 et 1992-2000) au Bayern, l’ancien capitaine de la sélection allemande a presque tout gagné, six titres de champion d’Allemagne, la Coupe d’Allemagne (1996 et 1998), la Coupe de l’UEFA (1996). À 46 ans, le Ballon d’or et champion du monde 1990 s’est réconcilié avec Uli Hoeness, le tout-puissant manageur bavarois qui jurait, il y a encore peu, que Matthäus ne remettrait pas les pieds au Bayern, même pour s’occuper des pelouses, tant qu’il serait en poste. Outre son expérience limitée à des équipes de seconde zone (Rapid Vienne et Salzbourg en Autriche, Partizan Belgrade en Serbie, sélection hongroise), Matthäus traîne une réputation de caractériel, difficile à concilier avec les ego des stars du Bayern. Jürgen Klinsmann : il a a priori tous les arguments. Crédité du renouveau de l’équipe d’Allemagne, prônant un football offensif, « Klinsi », 43 ans, ne fait toutefois pas l’unanimité en Bavière. Malgré ses 31 buts en 65 matchs de championnat d’Allemagne lors de ses deux saisons (1995-1997) en Bavière, l’attaquant a laissé un souvenir mitigé. Il est surtout celui qui, au poste de sélectionneur, a démonté le mythe Oliver Kahn, lui préférant pour le Mondial 2006 Jens Lehmann. De plus, son étoile a singulièrement pâli : la réussite de son ancien adjoint, Joachim Löw, à la tête de la Mannschaft, a rappelé qu’il n’était qu’un « motivateur », pas un tacticien ou un homme de terrain. Paul Breitner : ce proche d’Uli Hoeness et du président Karl-Heinz Rummenigge, très apprécié de l’incontournable Franz Beckenbauer, vient de rejoindre la direction du club, comme conseiller spécial. Le champion du monde 1974 n’a jamais entraîné au haut niveau, mais connaît bien les rouages du Bayern. Il a assuré dans le magazine Kicker, hier, que le poste ne l’intéressait pas. Seule certitude, Kahn qui mettra un terme à sa carrière en fin de saison, n’a aucune intention de devenir entraîneur. La piste allemande Pour ses joueurs comme pour ses entraîneurs, le Bayern fait régulièrement son marché chez ses rivaux en Bundesliga. Après avoir débauché Felix Magath de Stuttgart en 2004, il s’intéresserait à l’actuel entraîneur du VfB, Armin Veh, qui a remporté le titre de champion en 2007 à la surprise générale. Autre fournisseur attitré du Bayern, le Werder Brême, mais Thomas Schaaf ne perd jamais une occasion pour exprimer son hostilité à l’égard du club bavarois. Le nom de Jürgen Klopp est parfois cité : l’entraîneur de Mayence (2e division) bénéficie d’un énorme capital sympathie, mais n’a aucune expérience internationale. Les « étrangers » Après l’expérience Trapattoni (1994-1995 et 1996-1998), ses approximations linguistiques et ses coups de gueule, le Bayern voudrait un technicien maîtrisant l’allemand, ce qui écarte Jose Mourinho, mais étaye la piste néerlandaise avec Marco Van Basten et Frank Rijkaard, à défaut de l’Alsacien Arsène Wenger, qui semble lié à vie avec Arsenal. Signe de sa perte de standing en Europe, le Bayern devrait attendre la fin du jeu des chaises musicales annoncé pour mai entre Mourinho (Barcelone ?), Rijkaard (AC Milan ?), Van Basten (Ajax, AC Milan ?), voire Rafael Benitez.