Rechercher
Rechercher

Actualités

Cinq cas diagnostiqués au Liban au cours des dernières semaines, dont un décès La méningite : ni épidémie ni panique Rubrique réalisée par Nada Merhi

Le décès d’un enfant à Tripoli, il y a quelques semaines, des suites d’une méningite a suscité l’affolement au sein des familles. Une frayeur d’autant plus justifiée que quatre autres cas ont été diagnostiqués à Zghorta, dans l’Iqlim el-Kharroub et, dernièrement, au sein d’un grand établissement scolaire, à Beyrouth. Mais les spécialistes restent confiants, assurant qu’il s’agit de cas isolés et non d’une épidémie. Ils soulignent, par la même occasion, que 7 à 8 cas de méningite sont annuellement reportés. Comment reconnaître une méningite ? Quand faut-il s’inquiéter ? Comment prévenir la maladie ? Le Dr Philippe Chédid, membre de l’Académie américaine de pédiatrie (AAP), répond aux questions de « L’Orient-Le Jour ». La méningite est une infection des méninges, c’est-à-dire des enveloppes du cerveau et de la moelle épinière, qui peut être d’origine virale ou bactérienne. Dans le premier cas, la présentation clinique est souvent moins grave et le pronostic meilleur. Les symptômes disparaissent généralement d’eux-mêmes, sans laisser des séquelles. Dans le deuxième cas, la maladie peut être fulminante et progresser en quelques heures. Dans le cas contraire, elle évolue plus lentement, mais reste plus grave qu’une méningite virale. En général, 3 à 4 bactéries sont en cause dans cette forme de méningite, le méningocoque étant un des responsables des formes les plus graves. Cette bactérie, qui peut être à l’origine d’épidémies, contient plusieurs souches regroupées par type sérologique : A, B, C, W135 et Y. Fort heureusement, il existe des vaccins contre cette forme bactérienne de l’infection. « On distingue les vaccins non conjugués ou polysaccharides, qui contiennent les souches A, C, W et Y de la bactérie et qui sont immunogéniques à partir de 2 ans, explique le Dr Chédid. Les vaccins conjugués, qui ont l’avantage d’être immunogéniques à partir de l’âge de deux mois, existent sous plusieurs formes. Certains renferment les souches A et C, d’autres la souche C. Ces vaccins conjugués, largement utilisés en Angleterre et au Canada, se caractérisent en plus par une mémoire supérieure à celle des vaccins polysaccharides, en ce sens que le corps humain s’en souvient rapidement. De ce fait, l’immunité est acquise dans les jours qui suivent la prise du vaccin. Alors que le vaccin polysaccharide, qui existe sur le marché libanais, nécessite 2 à 4 semaines pour devenir immunogène. » « Il y a deux ans, poursuit le Dr Chédid, un vaccin conjugué contenant les souches A, C, W et Y a vu le jour. Il s’agit d’une avancée thérapeutique importante. Théoriquement, ce vaccin peut être administré à partir de l’âge de deux mois. Sur le plan pratique, il est testé par groupes d’âges. Il a ainsi été approuvé aux États-Unis par la Food and Drug Administration (FDA), le Center for Disease Control (CDC) et l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) pour les individus âgés entre 11 et 55 ans. Il est par ailleurs obligatoire pour les individus âgés entre 11 et 20 ans. Il y a quelques semaines, la FDA a donné son accord pour que ce vaccin conjugué soit donné aux enfants de 2 à 11 ans. Le CDC et l’AAP ne l’ont pas encore approuvé. Au Liban, on attend impatiemment qu’il soit mis sur le marché. » Transmission par contact direct Comme toute infection bactérienne, la méningite peut être contagieuse. Elle se transmet par contact direct et proche avec une personne qui en souffre ou par le partage des mêmes objets (ustensiles, verre d’eau, etc.). Pour prévenir la maladie, il est donc conseillé de vacciner toute personne qui se dirige dans un pays endémique (Afrique centrale, Afrique de l’Ouest), les individus qui souffrent d’une immunodéficience, d’un problème de la rate ou d’une maladie hématologique, les personnes qui effectuent le pèlerinage à La Mecque et les militaires. Les personnes en contact avec un patient souffrant d’une méningite bactérienne doivent suivre un traitement préventif à base d’antibiotiques, « sur avis médical », bien évidemment. « La méningite est plus fréquente chez les nourrissons de moins d’un an, comme chez les jeunes âgés de 12 à 18 ans », note le Dr Chédid, qui insiste : « Il n’y a pas lieu de s’affoler, parce que les cas diagnostiqués au Liban sont isolés et ne constituent pas jusqu’à présent le début d’une épidémie. De plus, chaque année 7 à 8 cas de méningite sont reportés. » Jusqu’à présent, il n’y a aucune indication pour une vaccination de masse, d’autant que la majorité des cas sont d’origine virale ou bactérienne de type B, contre lequel il n’existe pas de vaccin, selon des sources du ministère de la Santé.
Le décès d’un enfant à Tripoli, il y a quelques semaines, des suites d’une méningite a suscité l’affolement au sein des familles. Une frayeur d’autant plus justifiée que quatre autres cas ont été diagnostiqués à Zghorta, dans l’Iqlim el-Kharroub et, dernièrement, au sein d’un grand établissement scolaire, à Beyrouth. Mais les spécialistes restent confiants,...