Football - Le marché des transferts s’ouvrira officiellement la semaine prochaine Ligue 1 : vices et vertus du mercato d’hiver

Le mercato d’hiver s’ouvrira officiellement la semaine prochaine, avec les pièges inhérents à ce genre d’exercice, habilement contournés par Nancy, mais dans lesquels sont tombés de nombreux clubs. L’ASNL illustre parfaitement l’expression « recruter malin ». L’hiver dernier, le club lorrain a fait l’acquisition, entre autres, de Youssouf Hadji (Rennes) et Marc-Antoine Fortuné (Utrecht). Les deux joueurs se sont rapidement intégrés dans les schémas de jeu et l’esprit maison. S’appuyant sur ce recrutement hivernal réussi, Nancy s’est d’ailleurs passé de renforts cet été. Résultat, l’ancien club de Michel Platini pointe à la trêve à la 2e place à 4 points de Lyon. Mais derrière cette réussite, combien de mauvais choix ? Ainsi, lors du récent Nancy-Lyon, l’OL a aligné Milan Baros, recruté l’hiver dernier et, semble-t-il, exposé à cette occasion à l’approche du marché d’hiver (il a d’ailleurs marqué). Lyon était pourtant prévenu des risques d’abondance de biens, ici en matière offensive. Bernard Lacombe, conseiller spécial du président Jean-Michel Aulas, n’a jamais en effet été un chaud partisan du recrutement à grande échelle (temps d’adaptation nécessaire à un nouvel environnement, équilibre d’un vestiaire à respecter, etc.). Luyindula plus rentable que Gallardo L’histoire lui a donné raison avec l’explosion cette saison de Karim Benzema, formé au club. Aujourd’hui, ce jeune attaquant, qui vient d’avoir 20 ans, dévore le temps de jeu de Baros et Fred. Le Tchèque veut jouer pour avoir une chance d’être titulaire à l’Euro. Quant au Brésilien, M. Aulas s’empresse d’en vanter les qualités en direction d’un Paris-SG, aux abois et tenté. « Si le PSG veut vraiment faire les choses, on peut peut-être les aider dans cette opération, faire en sorte que le club de la capitale ait un très, très grand joueur devant », lançait ainsi le président lyonnais dès le 22 décembre, fixant le prix du Brésilien à « plus de 15 millions d’euros ». Dans le registre « grand joueur » sud-américain, le PSG est pour l’heure encombré par Marcelo Gallardo, arrivé en janvier dernier. Débarqué à 30 ans passé dans la capitale, « El Muneco » (Le Poupon) a rapidement cessé de faire partie des plans de Paul Le Guen. Et de confier récemment dépité: « Je ne suis pas habitué à rester chez moi le week-end et à regarder les matches à la télévision. C’est la première fois que ça m’arrive. » Partira-t-il au mercato ? À la même époque, le PSG a fait l’acquisition de Peguy Luyindula, moins prestigieux sur le papier, mais qui vient de marquer des buts qui ont sorti le club de la zone de relégation. La « diva chauve » Gallardo n’est qu’un exemple parmi d’autres. En janvier 2006, Monaco recrutait Christian Vieri (AC Milan). À 32 ans, « Bobo » arrivait auréolé alors de 130 buts en 222 matches du Calcio. Après de trop rares éclairs de génie, l’attaquant fera plus parler de lui pour son surpoids, ses traitements de faveur et ses blessures à répétition soignées en Italie, où il finira par repartir (Fiorentina aujourd’hui). L’année dernière, Nantes s’est offert Fabien Barthez. Tiré de sa retraite par le FCNA, le « divin chauve » est très vite devenu la « diva chauve ». Le gardien a ainsi quitté un entraînement pour cause de tirs appuyés et s’est réfugié derrière une « béquille » pour quitter le stade en cours de match après un but gag encaissé. Quand il quittera définitivement Nantes fin avril, après une nouvelle défaite et une altercation avec des supporteurs, les chiffres seront cruels : 23 buts encaissés en 14 matches de L1 et surtout une dernière place avec huit points de retard sur la première équipe (17e) avant la zone de relégation. La descente en Ligue 2 sera inéluctable. Gare aux CV trop prestigieux.