Rechercher
Rechercher

Actualités

Sous la houlette de Aïshti et Bank Med Résistance festive au centre-ville Page réalisée par FIFI ABOU DIB

La saison s’annonçait morose. Économie au ralenti, stagnation de la situation politique, absence de perspective, peur du terrorisme, le quotidien étroit des Libanais ne permettait pas d’envisager la relance attendue à la période des fêtes de fin d’année. Un déclic de dernière minute a pourtant permis de réaliser au centre-ville de Beyrouth une manifestation de grande envergure dont les retombées et la féerie ont laissé pantois aussi bien le public que les opérateurs économiques de cette zone sinistrée. Apparu sur la LBCI dans le cadre de l’émission Kalam oun-Nas, Tony Salamé, le fondateur de la chaîne de luxe Aïshti, a fait part, à la veille des fêtes conjuguées de Noël et de la Adha, de son désir d’agir pour restituer au cœur de la ville sa gaieté initiale. Saisissant la balle au bond, Mohammad Hariri, PDG de la Bank Med, prend contact avec Salamé dès le lendemain pour offrir au pied levé les services de la banque. Un budget de 350 000$ est aussitôt alloué par la Bank Med pour créer l’événement. Des enveloppes sont réparties à égalité entre commerces et restaurants. Des billets de loterie, distribués dans la rue aux passants, permettent de gagner des lots entièrement remboursés aux différents établissements de la zone. Certains commerces, dont près de la moitié avaient fermé boutique, se sont résolus à rouvrir leurs portes pour la circonstance. Dans les rues piétonnes, où rivalisaient et parfois cohabitaient les décorations de Noël et de la Adha, des stands d’activités, trampoline, animation, dessin, coloration au sable, tenus par le Club des Deux Clowns, offraient aux enfants de réels moments de défoulement. Le père Noël, pris d’assaut par la foule, a distribué à lui seul 5 000 jouets d’une valeur de 7 à 15$. Partout, des stands de crêpes, de gaufres, de pop-corn et de doughnuts diffusaient dans les rues un parfum de fête foraine. Ces dix jours de festivités (du 14 au 26 décembre), clôturés par une fête spéciale aux enfants des martyrs de l’armée, 400 petits, acheminés par bus des régions les plus éloignées et venus chacun avec un poème ou une chanson, ont achevé de doper le moral du public. Résultat, l’humeur acheteuse s’est brusquement réveillée et les chiffres, au plus haut depuis plusieurs années, en font foi. Touristes arabes et Libanais expatriés n’en revenaient pas, saturaient leurs caméras de photos, s’extasiaient devant le spectacle surréel, voire surréaliste qui s’offrait à leurs yeux. Si l’idée de Aïshti et de la Bank Med visait à relancer les commerces, la MEA et le Casino du Liban, en la personne de son directeur Khater Abou Habib, y ont vu une occasion de relancer la machine touristique. Si les contributions de ces sociétés n’ont pu être retenues par manque de temps, elles sont gardées en réserve pour d’autres événements. Car, comme le confie Tony Salamé en souriant, la moitié du travail qui se fait à Aïshti est désormais orienté vers la réhabilitation du centre-ville. « L’énergie que nous déployons en ce sens nous est vitale, affirme-t-il. Nous avons dans cette région une dizaine de magasins. Autant seront ouverts en septembre dans les nouveaux “souks de Beyrouth”. Nous croyons en cette ville, et nous avons fait le pari de restituer au cœur de Beyrouth sa fonction d’aimant, son rôle attractif et rassembleur de toutes les communautés et de tous les milieux sociaux. Voilà pourquoi nous avons fait le choix d’une fête populaire alors que nous travaillons dans le luxe. Nous devons aider les gens à dépasser les blocages qui les tiennent éloignés du centre-ville. Il nous faut donc œuvrer jour et nuit à les motiver en créant des événements. En Europe, on parle de saisons moroses quand il a fait trop froid, trop chaud, ou qu’il a plu. Chez nous, le bulletin météo vient de la politique. Il faut rassurer en sécurisant les parkings (que la société Solidere a ouverts gratuitement au public pendant les festivités). Il faut donner une double impression de fête quand le cœur n’y est pas. Il faut prier M. Berry, quand il convoque le Parlement un 22 décembre, jour le plus lucratif de l’année, à se réunir à 12h00 pour une nouvelle séance stérile, de reporter celle-ci à 8h00 pour permettre aux gens de circuler aux heures où ils sont prêts à sortir. Il faut aussi mobiliser du personnel à l’extérieur des magasins pour participer à l’organisation de la fête. Je vous le dis, un travail de chaque seconde, mais tellement gratifiant quand il porte, comme cette année, d’aussi beaux fruits ! Bientôt, nous relancerons cette dynamique avec le tirage de la voiture offerte par Jaguar dont les tickets de loterie sont distribués aux clients de Aïshti. Il y aura un événement par mois, jusqu’à ce que le public libanais, à qui il faut rendre hommage pour son comportement hautement civique et son caractère affable en ces occasions, finisse par se sentir chez lui dans cette région qu’il boude depuis la guerre de juillet et l’installation des campements. »
La saison s’annonçait morose. Économie au ralenti, stagnation de la situation politique, absence de perspective, peur du terrorisme, le quotidien étroit des Libanais ne permettait pas d’envisager la relance attendue à la période des fêtes de fin d’année. Un déclic de dernière minute a pourtant permis de réaliser au centre-ville de Beyrouth une manifestation de grande envergure...