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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Au Liban pour un atelier d’écriture de scénarios à l’Iesav Natalia Diaz, pour l’amour du cinéma

Actuellement au Liban pour un atelier d’écriture de scénarios organisé à l’initiative de l’institut Cervantès et de l’Iesav, la scénariste et réalisatrice Natalia Diaz en a profité pour donner les dernières retouches à son docu-fiction. Un premier long-métrage inspiré d’une histoire vraie qui fait une comparaison entre la destinée d’une femme et celle d’une ville... prénommée Beyrouth. «Il faut avoir la passion et la curiosité du monde qui nous entoure. » C’est cette phrase toute simple, lancée spontanément, qui annonce Natalia Diaz et la passion-moteur qui l’anime. Une passion qui a pour nom cinéma, qu’elle porte en elle comme une seconde peau. De ses études de cinéma et d’écriture de scénarios à Bruxelles (avec alternance de divers ateliers effectués en Europe), à son mastère en écriture de scénarios pour le cinéma et la télévision de l’USC à Los Angeles ; de son travail de « story editing » pour des maisons de production espagnoles, à ses scénarios pour des reportages télévisés (Canal Plus Espagne), en passant par ses documentaires pour la maison de production « ES.DOCU », se profile un parcours riche et diversifié que vient couronner récemment la réalisation de son documentaire de long-métrage Rompe el Día (Au lever du jour). Premier long-métrage-documentaire dont le tournage, achevé en juin 2007, s’est déroulé à Madrid, Athènes et Beyrouth (le montage devant s’achever au printemps 2008), Au lever du jour résume cinq ans de repérages, de travail journalistique, d’allers-retours, de retards (dus à la guerre du Liban ) et surtout de sensibilité cinématographique que l’artiste reproduit sur écran avec fougue et détermination. Cette œuvre, dont le titre évoque une cassure, traite de destins parallèles, mais également de paradoxes. Jour et nuit, liberté et incarcération, rêve et réalité sont autant de thèmes qui sont évoqués dans ces destinées qui s’entrecroisent et s’enchevêtrent tissant une trame de vie. Destinées parallèles Dans cette approche sociopolitique, Natalia Diaz opère la stratification d’une personnalité et d’un pays. Comment le passé opère-t-il sur le présent ? Et comment s’oriente-t-il vers le futur ? Que charrie-t-il comme espoirs, mais aussi comme désillusions ? « Pour moi, tout projet démarre par une rencontre avec un personnage », avoue Diaz, qui poursuit en souriant que son film s’articule sur une belle histoire. En effet, c’est un hasard qui a amené la réalisatrice à évoquer le nom de Beyrouth devant la concierge de son immeuble. Laquelle lui avouera spontanément qu’elle avait un jour travaillé dans un cabaret à la rue de Phénicie et a été obligée de quitter le Liban au début de la guerre. D’abord sceptique, la cinéaste va par la suite entamer des recherches qui vont aboutir à la découverte du Liban d’avant-guerre. Un Liban où régnaient les mots plaisir, liberté et joie de vivre. Ce sera le début d’une longue aventure qui emmènera l’équipe de tournage ainsi que les deux femmes sur les traces d’un passé brillant et heureux. « Dans un documentaire, on peut travailler la métaphore et la poésie. C’est un champ ouvert à toutes les techniques et toutes les possibilités », confie Diaz, qui avoue également aimer les histoires simples d’hommes et de femmes. « Surtout de femmes », renchérit-elle. Regards sur les sociétés dans leurs diversités ; tel est le travail qu’aime entreprendre Natalia Diaz, soutenue par des études approfondies de littérature, de philosophie et de journalisme. La scénariste, qui aime alterner enseignement académique et réalisation de films, avoue être comme en suspension lorsqu’elle travaille. « C’est le processus de tournage qui est essentiel et non le film en soi », dit-elle. Et de conclure : « On n’est pas assez curieux de la vie et des hommes. C’est une discipline à adopter.» Aujourd’hui, Natalia Diaz continue son travail d’archiviste pour peaufiner son œuvre cinématographique. Avis à ceux qui ont connu le Jockey Club et le Beyrouth d’antan, et qui pourraient enrichir en photos, pellicules ou clichés les recherches de la cinéaste. Colette KHALAF
Actuellement au Liban pour un atelier d’écriture de scénarios organisé à l’initiative de l’institut Cervantès et de l’Iesav, la scénariste et réalisatrice Natalia Diaz en a profité pour donner les dernières retouches à son docu-fiction. Un premier long-métrage inspiré d’une histoire vraie qui fait une comparaison entre la destinée d’une femme et celle d’une...