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Élections thaïlandaises Le parti de l’ex-Premier ministre en exil inflige un camouflet à l’armée

Les alliés de l’ex-Premier ministre et milliardaire thaïlandais Thaksin Shinawatra ont revendiqué la victoire hier aux premières élections législatives depuis le putsch du 19 septembre 2006 et se sont déclarés en mesure de former un gouvernement de coalition. Les législatives d’hier ont constitué un sérieux revers pour l’armée qui a tout fait pour affaiblir le camp de Thaksin Shinawatra, lui-même en exil mais susceptible de faire son grand retour en Thaïlande si ses amis parviennent effectivement à contrôler le pouvoir, estiment des analystes. « Je serai à coup sûr le prochain Premier ministre », a lancé Samak Sundaravej, dirigeant du Parti du pouvoir du peuple (PPP) au sein duquel se sont regroupés des alliés de M. Thaksin. M. Samak a dit que le PPP avait remporté quelque 230 des 480 sièges à pourvoir à la Chambre basse du Parlement. « C’est seulement 10 sièges de moins qu’une majorité (absolue). Cela reflète la popularité du PPP (qui) formera le gouvernement », a-t-il affirmé. « J’invite tous les partis à se joindre à notre gouvernement », a ajouté M. Samak, ancien gouverneur de Bangkok, âgé de 72 ans. Le dirigeant du PPP a précisé que M. Thaksin, qui s’est réfugié à l’étranger après un coup d’État l’année dernière, l’avait appelé pour le féliciter et qu’il avait dit qu’il « reviendrait » en Thaïlande après la formation du nouveau gouvernement. M. Thaksin, milliardaire de 58 ans et nouveau président du club de football anglais de Manchester City, fait l’objet de multiples enquêtes pour corruption en Thaïlande, où ses avoirs, estimés à deux milliards de dollars, ont été gelés par la junte militaire qui l’a chassé du pouvoir il y a 15 mois. Son ancien parti a été dissous et il a été interdit d’activités politiques pendant cinq ans, avec 110 de ses lieutenants. Hier soir, M. Samak a laissé entendre que M. Thaksin et ses 110 lieutenants pourraient bénéficier d’une « amnistie ». Il a affirmé que les élections étaient « une victoire pour tous les Thaïlandais qui, d’une manière peu raisonnable, ont perdu leur liberté le 19 septembre (2006) ». De son côté, Abhisit Vejjajiva, 43 ans, dont le Parti démocrate est arrivé en deuxième position aux élections avec plus de 160 sièges, a refusé de s’incliner, affirmant être prêt à former lui-même un gouvernement de coalition si le PPP échouait. « Le PPP n’a pas réussi à remporter la majorité absolue qu’il recherchait », a-t-il dit. « S’il parvient à former une coalition, le Parti démocrate est prêt à devenir l’opposition. S’il échoue, le Parti démocrate est prêt à former sa propre coalition. Tout dépend de l’acceptation ou non par les autres partis de l’invitation de Samak. » Hier dans la soirée, la commission électorale a diffusé des résultats officieux sur la base de 93 % des bulletins dépouillés, créditant le PPP de 228 sièges et le Parti démocrate de 166 sièges. Plus de 45 millions de Thaïlandais étaient appelés aux urnes et devaient départager 5 154 candidats représentant 39 partis à ce scrutin visant à rétablir la démocratie. « Les gens veulent que Thaksin revienne », il reste « populaire, en particulier parmi les populations (rurales) vivant dans les provinces du Nord-Est », a estimé Ukrist Pathmanand, professeur de sciences politiques à l’université Chulalongkorn de Bangkok. En renversant M. Thaksin, l’armée l’a accusé d’avoir pratiqué la corruption, d’avoir divisé le pays et d’avoir menacé la monarchie.
Les alliés de l’ex-Premier ministre et milliardaire thaïlandais Thaksin Shinawatra ont revendiqué la victoire hier aux premières élections législatives depuis le putsch du 19 septembre 2006 et se sont déclarés en mesure de former un gouvernement de coalition.
Les législatives d’hier ont constitué un sérieux revers pour l’armée qui a tout fait pour affaiblir le camp...