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Ouzbékistan Scrutin présidentiel assuré pour Karimov, au pouvoir depuis 18 ans

Les Ouzbeks ont fini de voter hier soir pour un scrutin présidentiel que le président Islam Karimov, au pouvoir depuis 18 ans, est assuré de remporter, l’opposition ayant été muselée dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes quatorze heures après l’ouverture du scrutin. La participation a été estimée à 90 %, après la fermeture des bureaux de vote, selon la commission électorale. Les sondages à la sortie des urnes sont interdits par la législation ouzbeke et il faudra attendre ce soir pour connaître les résultats qui devraient confirmer ce que tous les Ouzbeks interrogés par l’AFP prédisent : une victoire écrasante de M. Karimov. Trois autres candidats, sans envergure, ont participé au scrutin, un record depuis l’indépendance en 1991, mais tous soutiennent le régime en place. « La population n’a pas vraiment le choix, le résultat on le connaît déjà, alors autant voter Karimov », raisonne Galima, une institutrice de Tachkent, la capitale. La plupart des électeurs interrogés par l’AFP ont indiqué ne pas connaître les autres prétendants, mais plusieurs, sous le couvert de l’anonymat, ont souhaité que M. Karimov, 70 ans en janvier, parte « à la retraite ». Qu’il « profite de sa retraite comme moi. Ça suffit maintenant. J’ai voté pour (un autre candidat) Akmal Saïdov, parce qu’il est jeune, mais je ne le connais pas », confie un retraité à la sortie d’un bureau de vote de Tachkent. Cette protestation discrète ne devrait pas avoir d’effet sur le résultat du scrutin, tant Islam Karimov a verrouillé le pays, interdisant tous les partis d’opposition, dont nombre de militants ont été emprisonnés ou exilés. Dans la matinée, l’AFP a en outre été témoin de nombreuses fraudes électorales à Tachkent. Au bureau de vote n° 278, un photographe a vu une dizaine d’électeurs glisser jusqu’à six bulletins chacun dans l’urne avec l’aide des assesseurs, alors que d’autres ont voté à plusieurs reprises. La Commission électorale ouzbeke a pour sa part indiqué qu’aucune fraude n’avait été rapportée. Le président sortant a lui voté dans la matinée, selon les médias ouzbeks, un évènement auquel les rares journalistes occidentaux accrédités n’ont pas pu assister, alors que le pouvoir accuse les médias étrangers de mener « une guerre de l’information » contre le régime ouzbek. M. Karimov a estimé, après avoir glissé son bulletin dans l’urne, que ces élections « témoignent de l’existence d’un État de droit démocratique » en Ouzbékistan, selon l’agence progouvernementale Press-uz.info. Il avait remporté les deux précédentes présidentielles, en 1991 et 2000, avec respectivement 86 % et 91 % des suffrages. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a décidé de ne déployer qu’une mission d’observation électorale limitée en « l’absence apparente de compétition ». Le régime ouzbek est considéré par les défenseurs des droits de l’homme comme parmi les plus répressifs d’ex-URSS, l’ONU jugeant notamment que la torture est « routinière » dans les prisons de ce pays où insulter l’honneur du président est passible de peines de détention. Islam Karimov est particulièrement critiqué en Occident depuis mai 2005 et la répression d’un soulèvement et d’une manifestation à Andijan (Est) ayant fait, selon les témoins, des centaines de morts. Tachkent ne reconnaît que 187 victimes, des « terroristes » essentiellement, et accuse Washington d’avoir cherché lors de ces événements à renverser le pouvoir en place. L’Ouzbékistan, avec 27 millions d’habitants, est la plus peuplée des cinq anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale.
Les Ouzbeks ont fini de voter hier soir pour un scrutin présidentiel que le président Islam Karimov, au pouvoir depuis 18 ans, est assuré de remporter, l’opposition ayant été muselée dans cette ex-république soviétique d’Asie centrale. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes quatorze heures après l’ouverture du scrutin. La participation a été estimée à 90 %,...