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CONCERT - L’Orchestre symphonique national à l’église Saint-Joseph (USJ) Fastueuses célébrations en musique de Noël

Il faut le voir pour y croire… Bouchons et embouteillages monstres dès la grille en fer forgé de la rue Monnot. Ruée et bousculade au portillon, décoré de poinsettias rouges et de guirlandes vertes, de l’église Saint-Joseph (USJ) où officiait, en toute fidèle ponctualité, l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Walid Gholmieh, l’homme qui sait créer l’événement musical et lui donner, en toutes circonstances, même avec celles que nous traversons, un lustre et une qualité d’écoute incomparables. En toute heureuse et conviviale solennité, plus de 150 musiciens, choristes et solistes pour le traditionnel et incontournable concert de Noël, très prisé par le public. Un public enthousiaste qui, bravant le froid, les sinistres préoccupations politiques et la morosité sociale ambiante, se pressait en grandes vagues mouvantes jusqu’au parvis extérieur. Avec des bancs serrés comme mailles finement tressées où le coude à coude ne suffisait pas à endiguer les débordements d’un public incroyablement nombreux… Menu fastueux pour un concert de fin d’année qui groupe avec ferveur et bonne humeur musiciens et public pour une célébration, tout en musique, de la Nativité. Ont résonné donc dans l’église, en habit de fête, illuminée par des spots et des bougies et joyeusement décorée d’étoiles écarlates et de cascades de houx, des pages de Mendelssohn, Schubert, Miserachs, Villa-Lobos, Mascagni, Haendel, Mozart, Beethoven et un tendre florilège de chants de Noël… Ouverture avec le Concerto pour piano et orchestre n° 1 en sol mineur de Felix Mendelssohn avec au clavier le jeune virtuose de dix-neuf printemps Karim Saïd. Ton unique entre romantisme débridé et élégance feutrée du compositeur des Romances sans paroles pour cette superbe narration en trois mouvements sans interruption (Molto allegro con fuoco, andante et Presto, molto allegro e vivace). Subtiles nuances mendelssohniennes où le piano, instrument de prédilection du compositeur du lumineux Songe d’une nuit d’été, a toujours droit à la parole… L’on passe d’une sonate aux accents fougueux à un andante rêveur pour finir en un rondo d’un brillant vertigineux. Entre-temps ont déferlé chromatismes perlés, tendres morsures des accords du clavier et touches pittoresques d’une narration, entre légèreté et frémissement, qui va droit au cœur... On retrouve toute l’inspiration d’un mélodiste qui savait aussi bien faire « parler » le clavier que les cuivres et violons d’un orchestre… On salue bien bas le talent de Karim Saïd qui fait là une prestation remarquable de justesse et de sobriété. Il est vrai que pour les âmes bien nées, le talent n’attend guère le nombre des années… Quatre chœurs et cinq solistes… Changement d’atmosphère avec le Chœur des enfants. Des enfants à la voix angélique, habillés de rouge et de noir, qui chantent en toute douceur et tendre piété un air de Schubert (Mille cherubibi in coro) suivi d’un autre de Miserachs (Fermario i cieli). Un moment de grâce où la terre, orange bleue comme dirait le poète, semble brusquement bien loin… Avec la soprane Ghada Ghanem on aborde des partitions variées allant de Villa-Lobos à Mozart en passant par Mascagni et Haendel. On retient surtout ce Bachiana Brasileira n° 5 de Villa-Lobos en teintes mélancoliques comme un refrain murmuré qui vient de très loin… Refrain tout en tonalités sourdes et intérieures comme nimbé d’une imperceptible sensualité ensoleillée… Et que dire de mon voisin dont l’hululement du portable, résonnant brusquement à plein volume, couvre un pianissimo qui tient sous sa coupe une salle retenant religieusement son souffle ? C’est ce qu’on doit certainement appeler les délicatesses des sans gênes… Somptueux et majestueux moment avec le finale de la Neuvième symphonie de Beethoven magnifiant la fraternité humaine. Pour donner la réplique à l’OSNL, le chœur du Conservatoire, le chœur de l’Université Notre-Dame et le chœur de l’Université antonine, tous placés ici sous la direction du révérend père Khalil Rahmé. En solistes, la soprane Cynthia Samaha, la contre-alto Anna Maria Khoury, le ténor Pierre Samya et la basse frère Toufic Maatouk. Jamais chant n’est aussi beau que cette ode beethovenienne qui insuffle puissance et grandeur à la notion humaine. Un chant d’une grande beauté comme un rai de lumière échappé à la bague de Dieu, un chant qui ouvre les portes du ciel… Pour terminer, une belle et luisante sélection des Christmas Carols qui ont toujours la vertu et la magie de jeter du baume sur le cœur des auditeurs. Douce et sainte nuit où la terre entière se réjouit à l’arrivée du Sauveur. Chant admirable qui traduit toute une atmosphère de joie, de ferveur, de paix et de piété. Sans oublier les fabuleux Gingle Bells où glissent les traîneaux sur la neige, où les sapins scintillent dans des maisons réchauffées par le feu de bois qui crépite dans les cheminées. Images souriantes et aimables qui réveillent des histoires assoupies... Images de la douce enfance, source de rêves et d’évasions. Mais aussi de joie et de prière. Tonnerre d’applaudissements pour un public à deux doigts d’enterrer l’année 2007. Ces notes festives et bleues, encore éparpillées sur la lueur chancelante des bougies et les fleurs tout en bouquets rouges enserrant les colonnes, la magie de Noël et notamment cette musique, tout en guirlandes sonores colorées, sont chargées de tous les vœux d’espoir aux hommes de bonne volonté. Edgar DAVIDIAN
Il faut le voir pour y croire… Bouchons et embouteillages monstres dès la grille en fer forgé de la rue Monnot. Ruée et bousculade au portillon, décoré de poinsettias rouges et de guirlandes vertes, de l’église Saint-Joseph (USJ) où officiait, en toute fidèle ponctualité, l’Orchestre symphonique national libanais placé sous la houlette de Walid Gholmieh, l’homme qui...