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Tous les 80 ans, en moyenne, un séisme de magnitude 6 secoue la région Israël vit dans la crainte de la grande secousse

La récente série de secousses telluriques ressenties en Israël a ravivé dans les esprits la crainte d’un séisme majeur que les experts jugent inéluctable « dans les prochaines années ». « Nous pouvons certifier qu’il y aura un séisme de magnitude 6 sur l’échelle ouverte de Richter dans les prochaines années », avertit le professeur Yefim Gitterman, du département de sismologie de l’Institut géophysique de Lod, près de Tel-Aviv. « Il peut survenir demain ou dans plusieurs années », souligne-t-il, relevant que « statistiquement, tous les 80 ans en moyenne, il y a une secousse de magnitude 6 » dans la région. Le plus récent des tremblements de terre meurtriers remonte au 11 juillet 1927. Il avait atteint une magnitude de 6,2, son épicentre se situant au nord de la mer Morte. Quelque 300 personnes avaient péri de Jérusalem à Jéricho (Cisjordanie). « Les séismes plus graves, de magnitude 7, sont statistiquement beaucoup plus espacés dans le temps », explique le spécialiste. Un séisme de cette magnitude, relevé le 1er janvier 1837, dont l’épicentre se situait dans la vallée de Houla, en Haute-Galilée (Nord), avait été ressenti de la ville de Saint-Jean d’Acre, sur la côte méditerranéenne, à l’Ouest, jusqu’à Tibériade, à l’Est. Il avait ravagé la ville de Safad et fait 4 000 morts. Selon des estimations de l’Institut de Lod, un séisme majeur de magnitude 7 dont l’épicentre serait situé au nord de la vallée du Jourdain ou de la mer Morte ferait entre 8 200 et 9 500 morts, plus de 20 000 blessés et quelque 200 000 sans-abri. Principal motif de ces craintes : Israël se trouve à cheval sur la faille syro-africaine, de la vallée de Houla en passant par le lac de Tibériade, la vallée du Jourdain, et plus au sud la mer Morte, le désert de l’Arava et la mer Rouge. L’historien juif Flavius Joseph, témoin de la prise de Jérusalem en l’an 70 de l’ère chrétienne par les Romains, rapportait déjà qu’en l’an 31 avant J-C quelque 30 000 personnes avaient péri dans un tremblement de terre dont l’épicentre se trouvait dans la région de la mer Morte. C’est dans cette même région, dit la Bible, que les villes pécheresses de Sodome et Gomorrhe furent englouties dans un cataclysme. En prévision d’une catastrophe, l’Institut de Lod est d’ores et déjà équipé pour informer les autorités, dans les dix minutes qui suivent une forte secousse, son épicentre et sa magnitude, pour une mise en œuvre des secours. L’armée est aussi impliquée : une ligne de téléphone spéciale a été installée entre le département de sismologie et le commandement militaire en charge de la défense passive. C’est l’homme de quart dans la salle des sismographes reliée au réseau de 25 antennes quadrillant le pays qui déclenche l’alerte. Des conseils sont également donnés par campagne d’affichage dans les administrations à la population, comme s’abriter sous une table et éviter de prendre l’ascenseur. Mais ils paraissent dérisoires face aux risques. L’armée israélienne, sur son site de la défense passive, recommande à la population de s’équiper « pour tenir entre 24 et 72 heures car en cas de séisme majeur, les communications et les routes seront coupées et il sera difficile aux forces de secours de parvenir jusqu’à eux ». Depuis 1995, la construction publique est soumise en Israël à des normes sévères. Des capteurs, pouvant détecter les secousses annonciatrices d’un séisme, ont été mis au point pour donner, notamment, aux secteurs sensibles de l’industrie, les quelques dizaines de secondes nécessaires pour couper l’électricité et le gaz et limiter les dégâts.
La récente série de secousses telluriques ressenties en Israël a ravivé dans les esprits la crainte d’un séisme majeur que les experts jugent inéluctable « dans les prochaines années ». « Nous pouvons certifier qu’il y aura un séisme de magnitude 6 sur l’échelle ouverte de Richter dans les prochaines années », avertit le professeur Yefim Gitterman, du département de...