RENCONTRE - Un CD et deux recueils de poésie ponctuent sa rentrée au Liban Quand la musique de Nadim Bou Khalil taquine les muses…

Quand poésie rime avec musique, il faut se retourner du côté de Nadim Bou Khalil. Chez ce jeune poète, tout aussi bien avocat au quotidien, fraîchement débarqué de Paris où il a peaufiné une formation de musicien-compositeur, les muses et les notes se pressent au même portillon et se font délicieusement et bien coquinement la cour… Entre plume et clef de sol, entre rimes et ritournelles, entre lyrisme et fredaine, Nadim Bou Khalil traque, en toute joviale et impertinente inspiration, mots et mélodies qui sonnent bien et font rêver… Cheveux longs tenus par une rondelle en plastique au bas de la nuque, carrure de rugbyman pour un sportif qui n’a pas encore déserté les terrains de foot et de volley, Nadim Bou Khalil, esprit en rébellion et tendre troubadour en quête d’amour, sait aussi pincer les cordes d’une guitare, chanter derrière un micro et faire perler un chromatisme nacré au clavier… Plus d’une corde à son arc pour surprendre et enchanter lecteur et auditoire. Mais parlons d’abord poésie avec ses recueils Longueur d’ombre et Intention de fer (Dar an-Nahar-229 pages) qui viennent tout juste de trôner en devantures des librairies. De l’humour, de la fantaisie, des images insolites, une musique légère, dans un savoureux cocktail gommant rimes et mesures… Un pied de nez, une pirouette aux conventions et au conformisme. Dans un français taillé dans du cristal. Du cœur et de la vie, voilà les préoccupations de ce poète pour qui, sans nul doute, exister, comme le dirait un autre voyant, « est une énigme que nul n’élude »… Dans les bacs et non derrière le barreau, Les avocats. Façon de parler, bien entendu, puisqu’il s’agit du nouveau CD de Nadim Bou Khalil qui en signe les paroles, la musique et une partie de l’interprétation (guitare et piano) avec les musiciens de l’Orchestre de la Loire. Influencées par un mélange de jazz, de reggae et de funk, vives et pétillantes, parfois teintées d’un soupçon de spleen, se succèdent sur la platine des chansons qui ont pour titres Les pucelles, Le cycliste, Les manières. Je suis en retard, Puisque, Je suis, Le temps et, bien sûr, Les avocats. Titres qui en disent long sur des chansons à texte où la voix de Nadim Bou Khalil, voilée et argentée, magnifie la vie et épingle, dans une griffe pleine de cocasserie et de mordant, la comédie humaine…À découvrir, pour la beauté des textes et l’originalité de la musique. E.D.