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Actualités - CHRONOLOGIE

Climat - Marathon nocturne et dénouement mélodramatique pour la conférence de l’ONU Bali lance dans la douleur les négociations sur le futur régime de lutte contre le réchauffement

Des larmes, des huées, des ovations : la communauté internationale a lancé dans la douleur, samedi à Bali, les négociations sur le futur régime de lutte contre le réchauffement climatique qui devront être bouclées en 2009. Après un épuisant marathon nocturne et un dénouement mélodramatique de sept heures, ponctué de suspensions de séances qui en ont retardé encore la conclusion, la conférence sur le climat de l’ONU a formellement adopté la feuille de route de Bali, qui – pour la première fois – associe pays industrialisés et nations en développement à la réduction des émissions polluantes. L’accord stipule que le processus de négociations qui fixera les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé « dès que possible et pas plus tard qu’avril 2008 », la première phase de Kyoto expirant en 2012. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, revenu le matin sur l’île indonésienne pour appuyer la conclusion de l’accord, s’est dit « fortement encouragé ». Le patron de la Convention sur le climat de l’ONU (Cnuuc), Yvo de Boer, a assuré qu’il avait obtenu « exactement ce qu’il voulait : un cadre de travail, un calendrier et une date butoir ». Peu auparavant, face au risque d’échec, M. de Boer, épuisé pour n’avoir pas dormi deux nuits d’affilée, avait craqué à la tribune puis quitté la salle en sanglots, avant d’y revenir, acclamé debout. Même si les ONG et les scientifiques jugent les ambitions de l’accord modestes et condamnent son « manque de substance », chacun s’est félicité d’avoir évité l’échec qui menaçait. Pour leur part, les États-Unis, qui ont souligné les aspects positifs de la feuille de route de Bali, ont toutefois exprimé « de fortes préoccupations sur certains aspects de l’accord » estimant, dans un communiqué de la Maison-Blanche, que « les principales économies en voie de développement doivent agir aussi ». Le texte élude toute référence chiffrée aux émissions de gaz à effet de serre et à la nécessité de les réduire, auxquelles s’opposaient les États-Unis. À la place, il souligne « l’urgence » en termes vagues et renvoie par une note en bas de page aux travaux du Groupe d’experts sur le climat (GIEC) : ceux-ci préconisent que les pays industrialisés réduisent de 10 à 40 % leurs émissions d’ici à 2050, ce qui « doit nous éviter de dépasser les 3°C » de réchauffement, estime le climatologue français Jean Jouzel. « Avec ça on va pas cuire, mais on va chauffer », notait-il cependant. Tout en leur ménageant un statut à part en tant que seul pays industrialisé à n’avoir pas ratifié Kyoto, l’accord a la vertu d’enrôler les États-Unis dans les efforts à venir en les invitant à des « actions » plutôt qu’à des engagements. Même s’ils ont soigneusement « mis en scène leur ralliement », selon un délégué européen, après avoir menacé en séance d’un veto. Pour dénoncer le faible engagement à leurs yeux des pays riches, les pays émergents, emmenés par l’Inde et la Chine, ont multiplié les incidents et réclamé davantage de soutien financier et technologique pour engager des « actions » de réduction de leurs émissions.
Des larmes, des huées, des ovations : la communauté internationale a lancé dans la douleur, samedi à Bali, les négociations sur le futur régime de lutte contre le réchauffement climatique qui devront être bouclées en 2009.
Après un épuisant marathon nocturne et un dénouement mélodramatique de sept heures, ponctué de suspensions de séances qui en ont retardé encore la...