Un peu plus de... Fils de...

Thomas Dutronc est le fils de Jacques D. et de Françoise H. Charlotte Gainsbourg est la fille de Serge G. et de Jane B. Chiara Mastroiani est la fille de Marcello M. et de Catherine D. Laura Smet est la fille de Johnny H. et de Nathalie B. Il faut imaginer la situation. Au début, c’est sympa. Vous côtoyez des stars, vous évoluez dans un milieu de glam et de paillettes. Vos parents sont célèbres et votre frimousse apparaît dans la plupart des magazines. Thomas Dutronc a déclaré, il n’y a pas longtemps, avoir beaucoup sauté sur les genoux de Gainsbourg. Une aubaine. Vraiment ? Parce que ça vous a marqué ça quand vous étiez petit. Vos amis vous fréquentaient souvent parce que vous étiez un enfant de… Et lorsqu’ils venaient jouer chez vous, c’était dans l’espoir de croiser vos stars de parents. Sympa l’ambiance ! Ensuite, vous vivez dans l’ombre, seul le plus souvent, et quand vous décidez d’embrasser la même carrière de vos parents, c’est l’enfer… Pourtant un garçon qui veut faire « comme son papa » et une petite fille qui rêve d’être sa maman, c’est courant. Médecin, fille de médecin, avocats de pères en fils, politiciens à la place de papa (bon, ça c’est une coutume locale), banquiers, journalistes, etc. On est souvent rassuré de se retrouver dans une entreprise tenue par une famille. On pense que le savoir se transmet de génération en génération, et ça, c’est réconfortant. Mais ce procédé si normal, si sain, si humain, aussi vieux que la nuit des temps, on ne le permet pas aux enfants de stars. Non, eux n’ont pas le droit d’avoir ces envies de gosses. Déjà qu’ils n’ont pas eu une enfance comme les autres… on ne leur permet pas de réaliser leur rêve de petit. Mais le pire dans tout ça, c’est que s’ils décident de suivre quand même la voie de papa et maman, on va les attendre grave au tournant. Et une pression supplémentaire, une ! C’est qu’il faut pouvoir se faire une place sous le soleil de ses parents. Et pour y arriver, il faut s’accrocher. Rares sont ceux qui ont ou vont réussir ce challenge-là. Mathieu Chédid est l’exemple même de la réussite incroyable. Fils de Louis, petit-fils d’Andrée, il a accompli quelque chose de fantastique : une plus belle réussite que celle de son père. Cas très rare, voire rarissime. On peut dire également de Charlotte Gainsbourg qu’elle a bien assumé son statut « d’enfant de ». Cinéma, chanson, vie de famille : tout lui réussit. En France comme ailleurs. Et la belle est appréciée. Elle s’est frayé son petit bout de chemin depuis son César pour son rôle dans L’effrontée… Mais voilà, tout n’est pas rose pour tout le monde. Julie et Guillaume Depardieu en ont bavé. Et si la demoiselle a raflé deux Césars et cartonne au cinéma, son frère va et vient entre haine et admiration vis-à-vis de son père. Fiuu, pas évident. Laura Smet est fatiguée, Pierre Souchon essaye, essaye et essaye encore, mais ça ne marche toujours pas, Mélanie Griffith a abandonné les plateaux télé au profit des tables de chirurgie esthétique, Anthony Delon a mis des années à se remettre du poids de sa filiation etc., etc., etc. On ne peut souhaiter à Thomas Dutronc, qui n’a tenté sa chance qu’à 34 ans, que de suivre les traces de son père. Quant aux autres, arrêtons de les juger ou de répéter : « Ah oui, mais si ça n’avait pas été le fils de… » Quand on a baigné toute sa vie dans la finance, on finit dans la plupart des cas dans la finance, et si la musique et l’art ont toujours été au cœur de la maison, eh bien c’est normal d’aller dans le même sillon. On a bien voté pour des gens parce que ce sont les « enfants de… » ou « le dentiste de… » oui, enfin… alors là.