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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES - Jusqu’au 12 janvier, à la galerie Pièce unique, Saifi Village « Les sultanes de l’écran » de Jihad Ramadan : le glamour oriental revisité sur ordinateur

Venue en droite ligne du Caire – où elle avait été commanditée pour l’inauguration d’un centre culturel fondé tout récemment par Gérard Avedissian dans la capitale égyptienne – l’exposition de Jihad Ramadan, « Les sultanes de l’écran »*, rend hommage, à travers une vingtaine d’œuvres digitales, aux grandes figures féminines de l’âge d’or du cinéma arabe. Des tableaux réalisés, sans peinture ou pinceau d’aucune sorte, qui font revivre, au moyen du médium le plus moderne, le graphisme sur ordinateur, ces icônes glamour, idoles des années quarante à soixante-dix dans le monde arabe qu’étaient Badia Massabni, Bahiga Hafez, Madiha Yousri, Leila Mourad, Nour el-Hoda, Tahia Karioka, Samia Gamal, Asmahan... C’est à partir de photos d’archives, en noir et blanc, prêtées par Gérard Avedissian (et qui sont d’ailleurs présentées dans un coin de l’accrochage), que l’artiste – actuellement à la tête d’une agence de graphic design, mais architecte de formation (il est diplômé de l’École spéciale d’architecture de Paris) et ex-designer d’objets et de textiles – a élaboré ses tableaux numériques. Avec l’aide de Marcello Carrozzini (peintre italien installé à Beyrouth), Jihad Ramadan s’est inspiré de la photo originale pour construire ou plutôt « broder » le fond ornemental dont il entoure chaque portrait qu’il aura auparavant scanné et manipulé sur ordinateur. Ajout d’éléments divers, superposition d’images, motifs floraux, géométriques, arabesques... Suggéré par la photo d’origine – laquelle peut être un portrait de studio ou une image de film ou de tournage – , le décor fantaisiste, dans lequel Jihad Ramadan place ses « Sultanes de l’écran », est tantôt une illustration de leur personnalité, tantôt le reflet du contexte de leur époque. Ainsi, il fait défiler Hind Rustom – qui était paraît-il la Marilyn Monroe égyptienne des années cinquante – en fourreau lamé entre une rangée de flûtes de champagne géantes. Asmahan, par contre, qui, selon la légende, aurait été agent double, est représentée de manière plus tragique, entourée d’une carte de pique, celle du destin, d’une flaque de sang et d’autres documents... Tableau envoûtant d’une Samia Gamal, dont la magnifique robe du soir aux multiples pans va se transmuer en dunes d’un désert nocturne illuminé d’un clair de lune-argainée cernée d’un halo de fils blancs... Ou boule à miroirs et panoplie disco pour Sabah, que l’artiste qualifie de Madonna des années soixante-dix en Orient. Tandis que la broche papillon épinglée sur la mantille en dentelle noire qui recouvre la chevelure de Bahiga Hafez, star des années quarante, va donner lieu à une fantaisie en battement d’ailes dans sa retranscription en image digitale. Scintillement d’étoiles Par la magie de la manipulation sur ordinateur, Ramadan va aussi faire évoluer Leila Mourad – vedette des années soixante, que l’on voit sur la photo ancienne enfourcher une vespa – entre les galaxies, dans le cosmos, mettant ainsi l’accent sur le côté novateur et futuriste que pouvait représenter une star orientale de cette époque conduisant une deux-roues. Une belle palette d’œuvres digitales à travers lesquelles Jihad Ramadan, qui avait « découvert le cinéma dans les années soixante et soixante-dix avec Faten Hamama, Souad Hosni et Magda », garde, une quarantaine d’années plus tard, ce même regard de jeune garçon ébloui... Par le scintillement des étoiles filantes. Zéna ZALZAL * « Les sultanes de l’écran » est présentée jusqu’au 12 janvier à la galerie Pièce unique, Saifi Village.
Venue en droite ligne du Caire – où elle avait été commanditée pour l’inauguration d’un centre culturel fondé tout récemment par Gérard Avedissian dans la capitale égyptienne – l’exposition de Jihad Ramadan, « Les sultanes de l’écran »*, rend hommage, à travers une vingtaine d’œuvres digitales, aux grandes figures féminines de l’âge d’or du cinéma...