FOOTBALL - L'Allemagne pourrait ne pas être présente en huitièmes de finale de la Ligue des champions Brême et Schalke 04 : la peur du zéro pointé

Le Werder Brême et Schalke 04 jouent plus que leur qualification pour les 8es de finale de la Ligue des champions ce soir, contre respectivement l’Olympiakos et Rosenborg : ils doivent éviter un camouflet historique au football allemand en proie à un complexe d’infériorité en Europe. Le Werder et Schalke 04 n’ont pas le choix. Ils doivent impérativement gagner pour ne pas rentrer dans l’histoire par la petite porte. En cas de défaite ou de nul, la promotion allemande 2007-08 en C1 serait en effet la première à écoper d’un zéro pointé. Depuis l’instauration de la phase de poules en 1994-95, la Bundesliga a en effet toujours été représentée en 8es de finale. En 1997-98 et en 2004-05, elle avait même fait un carton plein avec trois clubs parmi les 16 meilleurs européens, à l’instar de l’Angleterre ou de l’Espagne aujourd’hui. Battu 4-3 samedi en championnat par Hanovre, Brême a sans conteste la tâche la plus difficile car il doit s’imposer à l’extérieur dans l’ambiance toujours houleuse du Pirée. « Nous ne pouvons que réaliser un exploit, quelque chose dont peu de gens nous pensent capables », ose l’entraîneur Thomas Schaaf, dont l’équipe s’était inclinée à l’aller (1-3). Pression Lors de la 5e journée du groupe C, le Werder s’est déjà retrouvé le dos au mur, mais avait battu le Real Madrid (3-2). « Nous réagissons bien à la pression », assure le défenseur Per Mertesacker, grippé et incertain pour cette « finale ». De son côté, Schalke 04 reçoit les Norvégiens de Rosenborg en manque de compétition, puisque leur championnat a pris fin il y a cinq semaines. Le vice-champion d’Allemagne n’est guère convaincant depuis l’automne comme en témoigne sa 7e place à neuf points du Bayern Munich, mais il est de l’avis général dans une position autrement plus confortable que le Werder. « Nous voulons écrire l’histoire », s’enflamme même Kevin Kuranyi dans les colonnes du magazine Kicker. Une histoire toutefois avec un petit « h » à l’échelle européenne, puisque l’attaquant international allemand fait référence à l’éventuelle première qualification de son club pour les 8es de finale de la C1 après les échecs de 2001 et 2005. Chaotiques Les parcours chaotiques de Schalke 04 et Brême, ainsi que l’échec retentissant du champion Stuttgart, éliminé après quatre défaites lors des quatre premiers matches, ont relancé en Allemagne le débat sur le manque de moyens financiers des clubs face à leurs rivaux espagnols, anglais et italiens. Même s’ils ont dépensé cet été 70 millions sur le marché des transferts, les dirigeants du Bayern, privé de Ligue des champions pour la première fois depuis 1996, dénoncent les faibles recettes tirées de la vente des droits TV (420 M EUR par saison, contre 1,15 md EUR en Angleterre). Obnubilés par la 5e place de l’Allemagne au classement UEFA, ils espèrent également l’arrivée de nouveaux investisseurs. La Ligue va examiner l’abrogation de la règle du « 50+1 » qui interdit à une entreprise ou une personne de détenir la majorité des droits de vote au sein du conseil d’administration. Mais l’argent n’explique pas tout, s’emporte Lothar Matthaus : « Les joueurs d’aujourd’hui doivent aussi se remettre en question et jouer pour leur honneur et celui de leur club », accuse l’ancien capitaine du Bayern et de la sélection allemande.