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Actualités - CHRONOLOGIE

Le Parlement est paralysé jusqu’à la fin de l’année alors que l’adoption de lois-clés est en suspens Les députés irakiens partent pour La Mecque ou en vacances, laissant la réconciliation nationale à plus tard

Avec le départ de députés en pèlerinage à La Mecque et d’autres en vacances, le Parlement irakien est paralysé jusqu’à la fin de l’année alors que sont en suspens des lois-clés pour la réconciliation nationale. Au moins 70 députés irakiens se sont rendus début décembre en Arabie saoudite sur les lieux de la naissance de l’islam au VIIe siècle, ont indiqué des membres du Parlement. Dans la foulée, des dizaines d’autres ont choisi de prendre quelques jours de repos à l’approche des fêtes musulmanes de l’Aid al-Adha, qui commencent le 20 décembre. La semaine dernière, seuls 160 parlementaires – sur un total de 275 – sont venus siéger et, face à cette situation, l’Assemblée nationale a décidé de suspendre ses travaux jusqu’au 29 décembre. « Nous aurions aimé que nos frères restent à Bagdad », a déploré pour l’AFP le député sunnite Adnane al-Doulaïmi. « Leur décision de partir en voyage alors que nous discutons de projet de lois cruciaux relève de la pure négligence ». Les parlementaires devaient débattre d’une possible amnistie pour certaines catégories de prisonniers à l’occasion de l’Aid al-Adha, qui marque la fin du pèlerinage de La Mecque. Un ajustement du système des rations alimentaires (en place depuis les sanctions internationales imposées à l’Irak en 1990) pour les familles pauvres était aussi prévu. « Le président de l’Assemblée aurait dû empêcher les députés de partir, le moment est mal choisi pour voyager, à La Mecque ou ailleurs », souligne M. Doulaïmi, l’un des dirigeants du Front de la concorde (bloc sunnite). Abbas al-Bayati, membre du Conseil suprême islamique irakien (CSII), l’une des deux principales factions chiites, est aussi cinglant. « La loi sur la débaassification et surtout le budget est bloquée car nous n’avons pas le quorum nécessaire », regrette M. Bayati. « Les absents et les voyageurs ont fait très fort pour nuire aux intérêts de l’Irak », lance-t-il, amer. « Si 70 sont en pèlerinage, ce qui est une noble excuse, où sont les 205 autres ? Leur absence est un signal très négatif », estime M. Bayati. L’Administration américaine tente de faire pression sur le gouvernement irakien pour accélérer l’adoption de toutes ces lois, qu’elle considère comme des « critères » des progrès de la réconciliation nationale en Irak. L’examen de la très controversée loi qui doit décider de la répartition des revenus du pétrole entre l’État central et les provinces productrices a été sans cesse repoussé depuis un an. Elle n’est pas inscrite à l’ordre des débats et ne devrait pas être discutée avant plusieurs mois, estimait en fin de semaine un responsable de l’ambassade des États-Unis. Après plusieurs reports, la loi sur la « justice et la transparence », importante législation sur la réintégration d’anciens membres du parti Baas de Saddam Hussein au sein de la fonction publique, a été laborieusement débattue deux fois en novembre. Une troisième lecture est prévue, avant un vote qui n’a lui-même cessé d’être reporté. La loi sur le budget pour l’année 2008 est également toujours en discussion, et devrait être en théorie adoptée avant le 31 décembre. Toutes les communautés – sunnite, chiite, kurde – et tous les partis politiques sont concernés par cette désertion, soulignent encore des députés. « Les blocs politiques ont volontairement paralysé le Parlement, laissant des lois cruciales de côté. Cette fuite massive des députés coûtera cher au processus politique », accuse Hassan al-Sinaid, membre de la coalition du Premier ministre Nouri al-Maliki. « Si le Parlement continue ainsi, je vais penser à démissionner », affirme M. Sinaid. Les députés ont fait de l’Assemblée une simple plate-forme pour leur propagande.
Avec le départ de députés en pèlerinage à La Mecque et d’autres en vacances, le Parlement irakien est paralysé jusqu’à la fin de l’année alors que sont en suspens des lois-clés pour la réconciliation nationale.
Au moins 70 députés irakiens se sont rendus début décembre en Arabie saoudite sur les lieux de la naissance de l’islam au VIIe siècle, ont indiqué des membres du...