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Les dieux à la rescousse du climat en danger

Vishnou, Brahma et Shiva aideront-ils les délégations internationales réunies à Bali à combattre les forces du chaos climatique ? Les prêtres hindouistes de « l’île des dieux » ont en tout cas leur mot à dire. Ses cheveux relevés en un petit chignon sur le crâne, Bhagawandwija distribue des tracts à l’entrée du centre de conférences de Nusa Dua. Le religieux brahmane de 63 ans a une recette miraculeuse pour lutter contre le réchauffement. Il propose que la planète reproduise la fête balinaise annuelle du « Nyepi », quand les démons sont censés revenir sur terre. À cette occasion, durant 24 heures, Bali se fige dans l’introspection, proscrivant la plupart des activités. « Imaginez si tous les pays du monde observaient un jour de silence ! » s’enthousiasme Bhagawandwija, en garantissant des records négatifs d’émissions sonores et de CO2. Selon la croyance locale, les mauvais esprits descendent sur terre pour le « Nyepi ». Il faut donc les persuader que Bali est inhabitée et qu’il ne reste plus une seule âme vivante à hanter. Tous les restaurants et discothèques ferment, au grand dam des touristes. Il est interdit de faire du feu, d’allumer l’électricité ou de faire du bruit. Les routes sont désertes et même les avions de ligne sont cloués au sol. Interrogé par l’AFP, le ministre indonésien du Tourisme, Jero Wacik, balinais lui-même, vante l’amour des habitants de l’île pour leurs arbres. Si les habitants de la Terre faisaient le Nyepi, dit-il aussi, « cela permettrait de calculer l’énergie économisée et de reposer nos esprits ». Neuf Balinais sur dix sont hindouistes et familiers du concept du « Tri Hita Karana », des mots en sanskrit qui désignent l’harmonie nécessaire entre le monde céleste, les humains et l’environnement. « On apprend de nos ancêtres à respecter ce que veut la nature », souligne Bhagawandwija. Un usage balinais impose de replanter dix arbres lorsque l’on en coupe un, explique Ida Pedanda Gede Ketut Sebali Tianyar Arimbawa, président de la Parisada Hindu Dharma, la plus haute autorité hindouiste en Indonésie. Il est persuadé que Bali et ses traditions ancestrales peuvent fournir des réponses aux dérèglements climatiques. Il donne en exemple les « subaks », les systèmes traditionnels d’irrigation qui alimentent depuis des siècles les vertes rizières en terrasses.
Vishnou, Brahma et Shiva aideront-ils les délégations internationales réunies à Bali à combattre les forces du chaos climatique ? Les prêtres hindouistes de « l’île des dieux » ont en tout cas leur mot à dire.

Ses cheveux relevés en un petit chignon sur le crâne, Bhagawandwija distribue des tracts à l’entrée du centre de conférences de Nusa Dua. Le religieux...