Grand rassemblement anti-ETA à Madrid : l’unité des Espagnols à l’épreuve

L’unité des Espagnols face à l’ETA était mise à l’épreuve hier lors d’un grand rassemblement convoqué dans la soirée à Madrid par les partis politiques pour dénoncer le meurtre d’un garde civil espagnol, samedi à Capbreton, dans le sud-ouest de la France. Le chef du gouvernement espagnol, le socialiste José Luis Rodriguez Zapatero, ne participera pas à ce rassemblement, contrairement au chef de la droite, Mariano Rajoy, qui, après avoir hésité, a annoncé sa présence. M. Zapatero s’est quant à lui rendu en fin de matinée avec son ministre de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, à Bayonne (sud-ouest de la France), au chevet d’un second garde civil, grièvement blessé samedi par l’attaque d’un commando de l’ETA. Fernando Trapero, 23 ans, atteint de deux balles à la jambe et à la tête, est hospitalisé depuis dimanche « en état clinique apparent de mort cérébrale », selon le directeur de l’hôpital de Bayonne. Le commando présumé de l’organisation indépendantiste basque avait tiré de sang-froid sur les deux gardes civils, qui ne portaient pas d’armes, et effectuaient une mission de renseignement connue des services français. Ce meurtre, le premier commis délibérément depuis mai 2003 par l’ETA – tenue pour responsable de 819 morts en Espagne en 39 ans de « lutte armée » pour l’indépendance du Pays basque – a, au moins en apparence, ressoudé l’union sacrée perdue des Espagnols face à la « bande terroriste ». Pour la première fois depuis l’accession au pouvoir de M. Zapatero en mars 2004, les Espagnols étaient appelés, toutes tendances politiques confondues, à se rassembler silencieusement dans le centre de Madrid. Ce rassemblement unitaire est convoqué par tous les partis politiques sous le slogan : « Pour la liberté, pour la défaite de l’ETA. »