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Boxe - L’ancien champion olympique affrontera samedi l’Argentin Reveco Brahim Asloum ou le combat de la dernière chance

Après deux échecs consécutifs, Brahim Asloum a perdu du poids et retrouve la catégorie des mi-mouche pour affronter samedi au Cannet l’Argentin Juan Carlos Reveco pour la ceinture WBA. L’ancien champion olympique, à qui l’on a reproché de manquer d’agressivité, se confie à l’agence Reuters avant ce qui pourrait être sa dernière chance d’obtenir une consécration mondiale. Reuters : Comment vous sentez-vous à l’approche de ce combat ? Brahim Asloum : Prêt. Impatient. Déterminé. Même s’il ne faut pas le dramatiser, il est ma troisième et certainement ma dernière chance d’être champion du monde. Les deux premiers revers me sont restés en travers de la gorge. J’ai uniquement perdu par ma faute. Reuters : Pourquoi avez-vous raté ces coches ? B.A. : Parce que je n’y suis pas arrivé suffisamment agressif, mais trop tendre et trop naïf. Si je veux être champion du monde, je dois me montrer plus méchant. Techniquement, je suis au point. Mais je dois arrêter de boxer pour la beauté du geste, pour réaliser le coup parfait. Je suis trop perfectionniste. Quand je touche, au lieu d’enfoncer le clou, ma nature m’incite à gagner avec le panache. Dans le regard de mon adversaire, je vois qu’il est cuit. Mais au lieu de descendre ma cible, je retombe dans un train-train, je joue avec le feu. Alors, presque tétanisé à l’idée de l’achever, je réfléchis, je réfléchis encore et je passe à côté. Reuters : Pourtant, la boxe ne donne pas encore de notes artistiques comme au patinage ? B.A. : Moi, je n’étais pas vraiment fait pour être boxeur. Certes, l’art de la boxe est mon truc. Mais descendre une cible, achever un adversaire ou tuer l’autre, ce n’est pas ma nature. Moi, j’essaye de désarmer, de faire rendre les armes, pas de tuer. Comme j’aime le beau geste et le bel enchaînement, j’aime mettre la manière. Aujourd’hui, je dois donc savoir si je veux être un grand boxeur ou un boxeur. Si je veux être Asloum ou simplement Brahim Asloum. Si je veux être un grand champion ou simplement un champion. Reuters : Comment, contre nature, devenir méchant ? B.A. : D’abord, en arrêtant de faire ma tête de mule. Puis en trouvant de l’agressivité en moi. Reuters : Où ? B.A. : Depuis août, dans mon régime. Là, je suis sec comme un bout de bois, j’affiche le taux de masse graisseuse d’un anorexique. Toute la journée, j’ai mal au ventre tellement j’ai faim. Dans cet état, je dois puiser mon agressivité. Reuters : Mais un régime sévère assèche toute énergie, physique puis mentale ? B.A. : Pour un boxeur, ce doit être l’inverse. Plus il se fait mal pour descendre au poids, en l’occurrence 49 kg pour moi alors que mon poids est de 60 kg, plus il doit puiser de l’énergie. Reuters : Mais comment ? B.A. : Plus il se fait violence pour être au poids, plus il se prive, plus il s’entraîne comme un chien en mangeant comme un oiseau, plus alors il durcit son mental, plus il a envie de se venger, plus il devient méchant, agressif. Samedi soir, je dois atteindre le summum de cette mue. Reuters : Quand vous dites ne pas être fait pour ce sport, vous pensez essentiellement à cette ultime terrible ligne droite ? B.A. : Je ne suis pas un tueur, je fais 1m20 les bras levés et je pèse 20 kg tout mouillé. Donc, je suis obligé d’être encore plus maigre pour gagner et pour gagner en étant méchant. Cette mue est loin d’être évidente. Reuters : Pourquoi alors ne pas avoir arrêté les efforts, sacrifices et privations ? Arrêté la boxe ? B.A. : Parce que je me fais toujours plaisir à boxer. Et puis, honnêtement, parce que je veux marquer l’histoire, parce que je veux voir mon nom au plus haut. La boxe est le seul moyen que j’aie trouvé pour y arriver. Même si j’en chie à l’approche de ces grands combats, je mène une belle vie. Après, tant pis si on m’assassine parce que je ne suis pas champion du monde, tant pis si je me serre la ceinture tous les jours, je me relève et je repars au combat. C’est tout simplement la vie. Dans le monde, des millions de gens n’ont rien à bouffer. Moi, je le choisis pendant quelques semaines. Donc, je dois pouvoir l’assumer. Reuters : Comment sera votre après-boxe ? B.A. : J’ai surtout été un artiste de la boxe, pas encore un pur boxeur. Après, je ne veux pas redevenir anonyme. Je veux faire de la télévision ou du cinéma. Mes gants raccrochés, je ferai tout pour rester un artiste.
Après deux échecs consécutifs, Brahim Asloum a perdu du poids et retrouve la catégorie des mi-mouche pour affronter samedi au Cannet l’Argentin Juan Carlos Reveco pour la ceinture WBA.
L’ancien champion olympique, à qui l’on a reproché de manquer d’agressivité, se confie à l’agence Reuters avant ce qui pourrait être sa dernière chance d’obtenir une consécration mondiale....