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« De l’étincelle au pixel » : une exposition alliant poésie et technologie

Grâce à ses outils toujours plus affinés, l’artiste contemporain peut revisiter le visible, élargir son champ poétique et s’ouvrir de nouveaux horizons vertigineux : tel est le message d’une exposition originale présentée actuellement à Berlin, « De l’étincelle au pixel ». Alors que le « média art » est généralement plutôt tenu à l’écart du reste de l’art contemporain, une vaste exposition de ce type de créations est présentée pour la première fois dans un musée d’une grande capitale. Conçue par le Français Richard Castelli au Martin-Gropius-Bau, à partir d’œuvres de 22 artistes de 12 pays de quatre régions du monde (Europe, Amérique du Nord, Asie et Océanie), elle explore les quatre états successifs d’« immatière » : le feu, première énergie domestiquée par l’homme, l’électricité, la lumière et finalement le pixel, cellule de base de l’image, l’électronique. Le visiteur est accueilli par Candle TV du Coréen Nam June Paik, simple bougie allumée dans une carcasse de téléviseur, allusion moqueuse à la religion moderne du petit écran. Dans MOM, Multioriented Mirror, le Suédois Christian Partos a réalisé un portrait de sa mère fait de 5 000 miroirs qui rendent les contrastes de lumière par leurs seules différences d’inclinaison. Aux vagues liquides de Thomas McIntosh (Canada), qui joue des effets de la lumière réfléchie sur un bassin grâce au son qu’il propage à travers l’eau, succède la vague de lumière bleue, le ciel électrique (Flow Berlin) de l’Autrichien Erwin Redl. Utilisant le procédé cinématographique EVE (Extended Vitual Environment) de l’Australien Jeffrey Shaw, le Français Jean-Michel Bruyère, dans Si poteris narrare, licet, fait du spectateur le metteur en scène et le caméraman de son propre film : dans un espace clos, circulaire et sombre, tel le spéléologue armé d’une torche dans la grotte de Lascaux, le spectateur visite une foisonnante fresque murale qui raconte l’esclavage des Noirs. Des histoires anciennes sont ainsi revisitées avec une technique nouvelle. Dans Quelques inventions remarquables, un autre Français, Pierrick Sorin, crée des petits théâtres optiques associant hologrammes et objets dans des scènes burlesques. Sous l’énorme dôme d’Hemisphere du Viennois Ulf Langheinrich, les groupes de lycéens berlinois viennent s’allonger pour se soumettre à un bombardement intense de lumières et de sons. Vibrations qui donnent le vertige et transmettent un sens aussi bien de l’infini que du vide. Grâce à ses outils toujours plus affinés, l’artiste contemporain peut revisiter le visible, élargir son champ poétique et s’ouvrir de nouveaux horizons vertigineux : tel est le message d’une exposition originale, présentée actuellement à Berlin, « De l’étincelle au pixel ». Jean-Louis DE LA VAISSIERE (AFP)
Grâce à ses outils toujours plus affinés, l’artiste contemporain peut revisiter le visible, élargir son champ poétique et s’ouvrir de nouveaux horizons vertigineux : tel est le message d’une exposition originale présentée actuellement à Berlin, « De l’étincelle au pixel ».
Alors que le « média art » est généralement plutôt tenu à l’écart du reste de...