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Actualités - OPINION

ÉCLAIRAGE La victoire de Rudd, un nouveau coup dur pour Bush Émilie SUEUR

La victoire, ce week-end, du Parti travailliste de Kevin Rudd aux législatives australiennes est un nouveau revers pour le chef de la Maison-Blanche, en ce sens qu’elle signifie pour lui la perte d’un nouvel allié. Le Premier ministre sortant, John Howard, était en effet l’un des derniers alliés de poids du président américain sur des dossiers lourds, notamment l’Irak et la lutte contre le réchauffement climatique. Sur ces deux dossiers, Kevin Rudd, futur chef du gouvernement, devrait tenir un discours bien moins chaleureux aux oreilles de M. Bush. Lors de la campagne électorale, M. Rudd a en effet promis, en cas de victoire, le retrait des 1 500 soldats australiens engagés en Irak. M. Rudd avait en outre déclaré que si les travaillistes remportaient le scrutin, l’Australie ratifierait le protocole de Kyoto sur une réduction des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. L’Australie est le seul grand pays industrialisé, avec les États-Unis, à ne pas avoir ratifié ce protocole. Si M. Rudd honore sa promesse électorale, Washington va se retrouver un peu plus isolé encore sur ce dossier. Une position des plus inconfortables à une semaine du lancement de la conférence de Bali, organisée par l’ONU, sur précisément les suites à donner au protocole de Kyoto. La victoire de M. Rudd et ses conséquences pour la Maison-Blanche ne sont que la dernière d’une série de mauvaises nouvelles pour George Bush, à un an de la fin de son mandat. Sur le plan international, M. Bush avait déjà perdu, en mars 2004, son allié espagnol, José Maria Aznar, vaincu lors des législatives par José Luis Rodriguez Zapatero. L’une des premières décisions du nouveau Premier ministre avait été de retirer les troupes espagnoles d’Irak. Il y a quelques mois, c’était au tour d’un autre grand allié de M. Bush, Tony Blair, de tirer sa révérence. Son successeur, Gordon Brown, s’est montré moins enclin à servir les intérêts américains que M. Blair. La semaine dernière, le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk confirmait en outre son intention de retirer les soldats polonais d’Irak. Embourbé en Irak, le président Bush tente de sauver la face en lançant toutes ses forces dans une résolution du conflit israélo-palestinien, avec notamment la réunion d’Annapolis. Le succès de cette réunion est néanmoins tout sauf acquis. Sur le plan interne, le président Bush a en outre dû essuyer un certain nombre de revers, avec notamment la démission de proches conseillers. Parmi eux, Karl Rove, éminence grise, sinon noire, de George Bush, en août dernier, et Tony Snow, porte-parole de la Maison-Blanche, en septembre. En octobre, c’était au tour de Karen Hughes, l’une de ses plus proches conseillères chargée de l’image des États-Unis dans le monde, d’annoncer son départ, peu avant celui, la semaine dernière, de Fran Townsend, conseillère du président en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurité intérieure. Si certains sont partis sur la pointe des pieds, invoquant des raisons de santé ou familiales, d’autres ont ouvert les vannes. À l’instar de l’ancien porte-parole de la Maison-Blanche, Scott McClellan, qui a accusé le président Bush d’avoir contribué à propager de fausses informations dans l’« affaire Valérie Plame », ex-agent de la CIA. Le nom de Valérie Plame avait été révélé à la presse en 2003, peu après que son époux, un ancien diplomate, eut mis en cause l’une des principales justifications de la guerre en Irak. Cette affaire avait provoqué un vaste scandale politico-médiatique. Dans ce contexte, la dernière ligne droite s’annonce des plus difficiles pour le président Bush.
La victoire, ce week-end, du Parti travailliste de Kevin Rudd aux législatives australiennes est un nouveau revers pour le chef de la Maison-Blanche, en ce sens qu’elle signifie pour lui la perte d’un nouvel allié. Le Premier ministre sortant, John Howard, était en effet l’un des derniers alliés de poids du président américain sur des dossiers lourds, notamment l’Irak et la lutte...